Turkménistan : le président veut fermer la « Porte de l’Enfer »

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Crédits : Tormod Sandtorv — Flickr

La « Porte de l’Enfer » du Turkménistan brûle furieusement depuis plus de cinquante ans, mais peut-être plus pour très longtemps. Le président du pays aurait en effet ordonné son extinction, citant notamment des pertes économiques. Cependant, la manière exacte dont cela sera fait reste à déterminer.

Également connue sous le nom de cratère de gaz de Darvaza, la Porte de l’Enfer est un champ de gaz naturel situé à Derweze, au Turkménistan. Il aurait émergé au début des années 1970 lorsque le sol au-dessus d’une caverne s’est effondré lors d’un accident de forage de combustibles fossiles soviétique. Réalisant qu’ils venaient de libérer une poche de gaz naturel, les ingénieurs ont alors pris la décision de le brûler. À l’époque, on pensait en effet que l’incendie serait éteint quelques semaines plus tard. Plus de cinquante ans plus tard, la fosse de 69 mètres de large et de trente mètres de profondeur brûle cependant toujours pour le plus grand bonheur des photographes.

Fermer la Porte de l’Enfer

Ses jours sont peut-être finalement comptés. Le président turkmène Gurbanguly Berdymukhamedov aurait en effet demandé aux autorités d’éteindre l’incendie dans une allocution télévisée, et ce, malgré son attrait touristique. Le site, entouré de camps de yourtes, est en effet visité par plusieurs de milliers de personnes chaque année.

Pour justifier sa décision, le Président aurait ainsi évoqué les dommages potentiels pour population locale et l’environnement, mais aussi, et surtout des préoccupations économiques. Pour rappel, le Turkménistan possède l’une des plus grandes réserves de gaz naturel au monde. « Nous perdons des ressources naturelles précieuses pour lesquelles nous pourrions obtenir des bénéfices importants et les utiliser pour améliorer le bien-être de notre peuple« , aurait noté le Président.

En revanche, on ignore encore comment la fosse sera éteinte. Rappelons qu’en 2010, Gurbanguly Berdymukhamedov avait également demandé à des experts de plancher sur le sujet. Force est de constater que ces derniers n’ont toujours pas trouvé la solution. Plus récemment, le vice-premier ministre du Turkménistan aurait été chargé de rassembler des scientifiques, étrangers si nécessaires, dans le but d’en venir à bout une bonne fois pour toutes.

Un groupe de touristes admirant le cratère de nuit. Crédits : Tormod Sandtorv – Flickr

De la vie au fond du cratère

Rappelons également qu’en 2013, l’explorateur canadien George Kourounis était devenu la première personne à descendre dans la fosse ardente à la recherche de signes de vie. L’explorateur avait alors comparé son expérience avec ce que nous pourrions ressentir en atterrissant sur une autre planète, décrivant un « colisée de feu » composé de « milliers de petites flammes qui, ensemble, sonnent aussi fort qu’un moteur à réaction« .

Au fond cette fosse, l’explorateur avait néanmoins échantillonné de nombreuses bactéries visiblement très à l’aise avec cet environnement ardent. Elles n’évoluaient en outre dans aucun des sols environnants à l’extérieur du cratère. Ce type d’expédition pourrait ainsi aider à informer les futures missions à la recherche de signes de vie en dehors de notre Système solaire.