Début novembre, le gouvernement du Turkménistan affirmait avoir planté un demi-million d’arbres en un jour dans une volonté de reverdir le pays aride. Mais la véracité des propos des autorités semblerait être mise en doute.
Le Turkménistan, un pays en plein coeur du désert
Entouré de l’Afghanistan, de l’Iran et du Kazakhstan, le Turkménistan est recouvert par le désert du Karakoum qui occupe plus de la moitié du territoire, soit 350 000 km². Malgré un sol aride et de rudes conditions climatiques, certains arbustes endémiques comme le saksaul (Haloxylon ammodendron) et l’acacia des sables parviennent à se développer dans cette terre infertile.
Le climat du pays est réputé pour ses vents de sable, ses étés secs et très chauds, aux températures pouvant dépasser les 45 degrés dans les régions désertiques. En plaine, les précipitations n’excèdent pas les 200 millimètres par an. Ces caractéristiques font de la république du Turkménistan le pays le plus sec d’Asie centrale.
Les terres fertiles du pays, parfaitement visibles par satellite en raison de leur couleur verte (voir photo ci-dessous) abritent une densité de population de plus de 200 habitants au kilomètre carré.

Un demi-million d’arbres plantés en une journée : des informations difficiles à vérifier
Selon un article publié dans le journal étatique Turkmenistan Neutre, le pays entier se serait mobilisé cet automne pour mener à bien une campagne de plantations d’arbres consistant, entre autres espèces, en plus de 470 000 conifères, feuillus et arbres fruitiers.
L’auteur du papier explique que chaque année, au printemps et/ou à l’automne, des actions environnementales comme des plantations d’arbres ont lieu pour reverdir le pays, démontrant le « haut niveau de conscience écologique de la société turkmène ».
Cette bonne nouvelle toute relative* laisse pourtant de nombreux reporters en proie au doute, les (rares) informations diffusées par le régime autoritaire s’avérant souvent impossibles à vérifier.
Néanmoins, le gouvernement du Turkménistan reconnaît désormais l’urgence d’agir face au changement climatique, et notamment devant le manque d’eau de plus en plus inquiétant dans le pays. À ce sujet, le président Serdar Berdimuhamedow affirme que l’intention des autorités est de « moderniser les systèmes d’approvisionnement et de distribution d’eau en favorisant les partenariats régionaux et internationaux ».

L’importance des arbres dans les régions désertiques
Les arbres endémiques jouent un rôle crucial dans les régions désertiques. Ces végétaux aident en effet à prévenir, grâce à leurs racines, l’érosion du sol, sec et fragile.
De plus, les arbres du désert contribuent généralement à la création d’un microclimat plus favorable : leur feuillage fournit de l’ombre, réduisant ainsi la température ambiante, et ceux-ci aident souvent à retenir l’humidité dans le sol.
Les arbres jouent enfin un rôle clé dans la préservation de la biodiversité en fournissant un habitat pour de nombreuses espèces animales et végétales.
Une récente étude alerte sur les méfaits potentiels des plantations d’arbres massives
Début octobre, des chercheurs de l’Institut du Changement Environnemental de l’Université d’Oxford publient une étude sur les plantations d’arbres massives envisagées comme une compensation carbone.
*Selon eux, cette pratique pourrait s’avérer contre-productive dans les régions tropicales, et notamment dans les zones sensibles où la monoculture est susceptible de faire disparaître de nombreux écosystèmes.
