C’est en tout cas la conclusion faite par une équipe de l’Université du Kansas qui compte bien attirer l’attention de la NASA et l’ESA pour leurs prochaines missions martiennes prévues pour 2020.
Au cours de ces dernières décennies, les études opérées sur Mars ont révélé des choses fascinantes. Dans les années 60 et au début des années 70, les sondes Mariner révélaient que Mars était une planète sèche probablement sans vie. Mais nous savons en revanche que la planète rouge était autrefois un monde plus chaud et plus humide qui aurait pu soutenir la vie. Le but aujourd’hui est donc de trouver ces preuves de vie passée. Il n’est pas ici question de petits hommes verts, mais de traces bactériennes fossilisées. La question est de savoir où chercher. Un nouvel article paru dans la revue Astrobiology suggère que la NASA et autres organisations devraient se pencher sur traces de vanadium. Ils font notamment référence à la mission Mars 2020 de la NASA.
Pour trouver des preuves de vie passées, les chercheurs se penchent notamment sur le carbone présent dans les échantillons de sol ramassés par les rovers grâce à un procédé connu sous le nom de spectroscopie Raman qui mesure les vibrations et donc la composition des molécules en examinant la façon dont la lumière se diffuse lorsqu’elle frappe un échantillon (comme la lumière d’un laser). Mais pour des chercheurs de l’Université du Kansas, cette méthode est loin d’être infaillible. Craig Marshall et son équipe, qui co-signent cette étude, proposent ici une nouvelle technique connue sous le nom de spectrométrie à fluorescence aux rayons X qui porte sur la composition élémentaire.
Lorsque l’on bombarde de la matière avec des rayons X, la matière réémet de l’énergie sous la forme de rayons X (entre autres). Le spectre de ces rayons émis par la matière est caractéristique de la composition de l’échantillon. En analysant ce spectre, on peut donc en déduire la composition élémentaire. Pour tester cette technique, les chercheurs ont examiné sur Terre des microfossiles à paroi organique altérés thermiquement qui étaient autrefois des matériaux organiques (appelés acritarches). Avec ces données, ils confirment que des traces de vanadium sont bien présentes à l’intérieur de ces microfossiles.
Pour eux, ce genre de vie microfossilisée est probablement très proche des formes de vie qui auraient pu exister sur Mars il y a des milliards d’années. D’autres recherches scientifiques ont également indiqué que les traces de vanadium sont finalement les résultats de composés organiques (comme la chlorophylle) provenant d’organismes vivants subissant un processus de transformation causé par la chaleur et la pression (altération diagénétique). « Les chlorophylles possèdent généralement du magnésium en leur centre — sous l’inhumation, le vanadium remplace le magnésium. La molécule de chlorophylle s’emmêla ensuite dans le matériau carboné, préservant ainsi le vanadium », notent les chercheurs.
La prochaine décennie sera propice aux missions d’exploration martienne. À l’heure actuelle, cinq organisations spatiales se préparent à envoyer des rovers sur place pour profiter de la proximité relativement proche de la planète avec la Terre. Parmi eux, vous retrouverez le rover Mars 2020 de la NASA et le rover ExoMars de l’Agence spatiale européenne. Ces missions ouvriront ensuite probablement d’ici 2030 la voie aux premières missions habitées.
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