Les trous de ver pourraient-ils permettre de voyager vers le futur ?

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Se balader dans le futur, ça fait rêver. Alors que le sujet n’était jusqu’à peu réservé qu’aux auteurs de science-fiction, certains chercheurs planchent aujourd’hui sur le sujet. Il semblerait qu’un voyage aller soit possible sans possibilité de retour. À moins de disposer d’un trou de ver…

Retour vers le futur, de Robert Zemeckis, a bercé notre enfance. Du moins la mienne. Mais le voyage dans le temps n’est-il que fictionnel ? C’est aujourd’hui une réalité scientifique, en théorie. Commençons par le temps, cette notion expérimentée par tous et pourtant si abstraite. Le temps est très difficile à appréhender. Néanmoins, nous savons que celui-ci n’est pas figé. Selon la théorie de la relativité restreinte d’Einstein, la vitesse d’un objet dépend de son repère d’observation. La relativité générale suppose d’un autre côté que l’écoulement du temps dépend aussi de l’intensité de la gravitation : il ralentit au voisinage des masses. Aussi infimes soient les différences, le temps s’écoulera toujours plus vite au dernier étage d’un immeuble qu’au rez-de-chaussée.

Ainsi l’espace et le temps ne sont pas absolus. Ils se déforment. Le but, c’est de conserver la vitesse de la lumière. En d’autres termes, avec la vitesse, les longueurs se contractent et les durées se dilatent. Pour voyager dans le temps, il suffirait alors d’utiliser la dilatation du temps. Le principe, comme il est exposé notamment dans le film Interstellar, c’est que si vous vous éloignez de la Terre à très grande vitesse et que vous décidez de revenir, vous aurez alors moins vieilli que les autres. En d’autres termes, vous aurez voyagé dans le futur.

En théorie, le voyage dans le futur est donc possible. Mais le plus gros du problème reste les vitesses à atteindre. Le corps humain a ses limites, aussi résistant soit-il. Nous partirons donc sur 9, 81 m/2 qui équivaut à la pesanteur terrestre ressentie tous les jours. Avec une telle accélération, nous pourrions atteindre le centre de la galaxie (30 000 années-lumière) en une quarantaine d’années. Vous faites demi-tour et vous revenez donc 80 ans après être parti. Sur Terre, 60 000 ans se seront écoulés ! Ainsi vous vous absentez 80 ans, pour vous et vous faites un bond de 60 000 ans dans le futur.

Mais encore faut-il pouvoir ne serait-ce que « penser » un système de propulsion qui puisse permettre ce genre de voyage, et quand bien même vous réussiriez, il est fort probable que vous puissiez faire le voyage aller, mais pas le retour. Sauf si vous rencontrez un trou de ver : deux trous noirs reliés l’un à l’autre permettraient en effet, du moins en théorie, de voyager dans le futur.

Passez par une entrée et ressortez par l’autre côté. Il s’agit là d’un raccourci permettant de parcourir des distances en un temps record. Cela revient un peu à prendre le tunnel sous la montagne en voiture plutôt que de prendre vos cordes et d’escalader le flanc de la montagne pour redescendre de l’autre côté. Mieux encore : avec les trous de vers, plus vous éloignez les deux bouches, les deux extrémités, et plus vous pouvez parcourir de longues distances en peu de temps. Si l’entrée du trou de ver est assez proche de la Terre et que vous amarrez la sortie à votre vaisseau, alors vous pourriez alors emprunter l’entrée du trou de ver, ressortir de l’autre côté et admirer le monde tel qui sera dans 60 000 ans, puis revenir en sens inverse.

Bon, tout ça n’est que théorique. Notez qu’aucun trou de ver n’a été encore observé dans la nature. Leurs existences ne sont à ce jour que « probables », mais en théorie, nous pourrions voyager dans le futur avec de tels objets.

Source : Dossiers Science