Des observations récentes indiquent qu’un trou noir supermassif a détruit une étoile et que les débris de celle-ci interagissent désormais avec une seconde qui se trouvait auparavant hors de danger. Cette étude, publiée dans la revue Nature, éclaire les interactions complexes entre les trous noirs et les étoiles tout en établissant un lien entre deux éléments qui demeuraient jusqu’ici mal compris par les scientifiques.
Un phénomène rare
En 2019, des astronomes ont observé un phénomène incroyable : une étoile s’est approchée trop près d’un trou noir avant de finir déchiquetée par ses forces gravitationnelles. Appelé « perturbation par effet de marée », cet événement a laissé derrière lui un disque de débris qui tourne autour du trou noir, un peu comme un cimetière stellaire. Mais ce n’était que le début de l’histoire.
Au fil du temps, ce disque de débris s’est en effet élargi et est maintenant sur la trajectoire d’une autre étoile. Celle-ci, auparavant en sécurité, entre désormais en collision avec le disque de débris à intervalles réguliers : environ une fois toutes les 48 heures.
Imaginez un plongeur qui saute à plusieurs reprises dans une piscine. À chaque fois, il crée des éclaboussures. Dans cette métaphore, l’étoile est le plongeur et le disque de débris est la piscine. Dès que l’étoile entre en collision avec le disque, elle génère d’énormes rafales de rayons X qui sont capturées par les télescopes astronomiques. Ces observations permettent aux astronomes de mieux comprendre la dynamique de ce système complexe.
Cette recherche a été rendue possible grâce à une collaboration entre plusieurs observatoires, dont l’observatoire à rayons X Chandra de la NASA, le télescope spatial Hubble et le Neutron Star Interior Composition Explorer (NICER). Ces télescopes offrent des capacités d’observation différentes, mais complémentaires, permettant aux scientifiques de surveiller les changements dans le comportement des trous noirs et des étoiles. En combinant les données de ces observatoires, les chercheurs ont pu suivre l’évolution de l’événement et comprendre son impact sur les objets environnants.

Éruptions quasi périodiques
Cette découverte jette également une nouvelle lumière sur un autre phénomène connu sous le nom d’éruptions quasi périodiques. Ces événements sont des flashes lumineux détectés dans les rayons X qui se produisent à des intervalles réguliers. Les astronomes avaient longtemps soupçonné qu’il existait un lien entre ces éruptions et les trous noirs supermassifs, mais ils manquaient de preuves concrètes. Maintenant, grâce à cette étude, ils ont un lien direct qui confirme que les éruptions quasi périodiques sont liées à la destruction d’étoiles par des trous noirs
De manière générale, cette avancée aura des implications majeures pour notre compréhension des trous noirs et de leur rôle dans l’univers. En comprenant comment les disques de débris interagissent avec d’autres objets, les astronomes peuvent mieux prédire et analyser les comportements futurs des étoiles et des trous noirs. De plus, cette recherche pourrait également aider à identifier d’autres phénomènes similaires, ouvrant ainsi la voie à de nouvelles découvertes sur la dynamique des galaxies.
