Le trou noir de la Voie lactée aurait-il la gâchette facile ?

Crédits : Pixabay / turgut_arslan0

Le trou noir géant de la Voie lactée pourrait mâcher des étoiles mourantes et recracher des « spitballs » de la taille de planètes. C’est en tout cas ce que suggèrent de récents calculs effectués par des chercheurs d’Harvard.

Le trou noir supermassif au centre de la Voie Lactée aurait-il la gâchette facile ? Des astronomes de l’Université d’Harvard suggèrent que l’ogre cosmique posté au centre de notre Galaxie pourrait propulser des objets géants de la taille de planètes dans l’Univers. La bordure extérieure du trou noir serait donc une sorte de rampe de lancement où le gaz d’étoiles déchiquetées par l’attraction gravitationnelle serait ensuite propulsé, soufflé à travers l’espace sous forme de « boules » gigantesques. Ces « spitballs » planétaires n’ont pas encore été détectés directement, mais les calculs suggèrent qu’ils pourraient peser autant que plusieurs Jupiter chacun.

« Le processus se produit lorsqu’une étoile s’aventure un peu trop près du trou noir et se retrouve aspirée par l’immense attraction gravitationnelle », explique Eden Girma, de l’Université d’Harvard et principal auteur de cette étude. « Ces objets de la taille de planètes sont ensuite rejetés loin du trou noir à des vitesses intenses, environ 30 millions de km/h ». Selon les calculs effectués par les chercheurs, à de telles vitesses, environ 95 % de ces objets nouvellement formés et projetés quitteraient ainsi la Voie Lactée pour de nouvelles contrées voisines. Concernant la Voie Lactée, le principal foyer d’accueil de ces « boules cosmiques » ne serait autre qu’Andromède, plus grande, qui partage avec notre Galaxie la présidence de notre Groupe Local.

L’équipe suggère également que certains de ces objets pourraient néanmoins se trouver à quelques centaines d’années-lumière de la Terre. Ils espèrent ainsi pouvoir s’appuyer sur leurs calculs et modèles informatiques pour tenter à l’avenir de les déceler, notamment grâce au James Webb Space Telescope qui devrait prochainement être mis en service. Mais en dépit d’être semblables en masse aux planètes ordinaires, ces objets seraient néanmoins très différents, car principalement constitués du gaz des étoiles et n’ayant pas de noyau rocheux.

Notons que le travail de l’équipe n’a pas encore été publié dans un journal évalué par des pairs. Il vient cependant d’être présenté la semaine dernière lors d’une réunion de l’American Astronomical Society, au Texas. Donc, jusqu’à ce qu’ils soient vérifiés et publiés, nous devons prendre ces résultats avec des pincettes. Si leurs calculs se révèlent exacts, ils pourraient nous aider à mieux comprendre comment fonctionnent les trous noirs, à savoir comment ces derniers arrachent du gaz à partir d’étoiles mourantes pour donner naissance à de nouveaux objets.

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