Alors que de nombreux travaux ont vanté les bienfaits des plantes et des éléments naturels sur le bien-être, une nouvelle étude menée par l’Université Stanford révèle que l’excès de verdure peut paradoxalement augmenter le stress. En simulant différents environnements intérieurs, les chercheurs ont découvert qu’il existe une dose optimale de nature dans les espaces de travail et de vie pour favoriser le calme, le sentiment d’appartenance et la concentration. Cette recherche pourrait transformer la manière dont nous aménageons nos bureaux, écoles et logements.
Une étude innovante pour quantifier la nature intérieure
Pour mieux comprendre l’effet de la nature sur le bien-être, les chercheurs ont développé une méthode originale pour mesurer la « dose » de verdure et de bois visible dans un espace. Grâce au logiciel Nature View Potential et à la modélisation 3D, ils ont créé 11 salles de conférence virtuelles présentant des niveaux variés de plantes, de bois et de vues sur l’extérieur.
412 participants ont été assignés à l’une de ces salles virtuelles et invités à imaginer qu’il s’agissait de leur environnement de travail. Ensuite, les chercheurs ont soumis les volontaires à des tâches conçues pour induire un stress élevé, comme des anagrammes complexes ou des calculs chronométrés sous pression. Les questionnaires avant et après l’expérience ont permis de mesurer l’impact de la nature intérieure sur leur niveau de stress et leur sentiment de ressourcement. Cette approche innovante a permis de dépasser les limites des études précédentes, qui se concentraient sur la simple présence ou absence de verdure sans quantifier sa dose précise.
Une dose de nature qui équilibre bien-être et stress
Les résultats ont été surprenants. Les participants exposés à une dose modérée de verdure, environ 20 % de l’espace occupé par des plantes et du bois, ont montré une amélioration notable de leur sentiment d’appartenance, de fascination et de calme. En revanche, les environnements les plus « verts », remplis à 60 % de végétation et de bois, ont entraîné une augmentation du stress, avec certains participants décrivant l’espace comme « oppressant » ou « difficile pour travailler ».
Ces observations suggèrent que, contrairement aux idées reçues, l’excès de décoration naturelle peut être contre-productif. Les chercheurs insistent sur le fait que ce n’est pas seulement la présence de plantes qui compte, mais aussi le sentiment de connexion avec la nature qu’elles permettent. Une intégration réfléchie et équilibrée des éléments naturels semble donc essentielle pour maximiser les effets positifs sur le bien-être.

Implications pour la conception des espaces intérieurs
Cette étude fournit des indications concrètes pour l’aménagement de bureaux, logements, écoles ou hôpitaux. Plutôt que de multiplier les plantes ou d’ajouter du bois sans mesure, il est préférable de viser une intégration modérée et stratégique, garantissant que les occupants se sentent connectés à leur environnement naturel. Le mobilier ou les matériaux en bois, pris isolément, n’ont montré aucun effet notable, soulignant que le ressenti subjectif et la perception de la nature sont des facteurs clés.
Les chercheurs soulignent également que la dose optimale de nature peut varier selon le type d’espace et les besoins spécifiques de ses occupants. En milieu urbain, où l’accès à la nature est limité, comprendre comment reproduire ses effets à l’intérieur devient crucial pour préserver la santé mentale et le bien-être. À terme, ces résultats pourraient inspirer de nouvelles recommandations de conception visant à améliorer la qualité de vie dans nos environnements quotidiens.
