Trop d’arbres en ville, une source d’augmentation des allergies ?

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La végétation en ville est bénéfique à différents niveaux. Cela permet par exemple de réduire la pollution atmosphérique ou encore la température en cas de fortes chaleurs. Toutefois, la multiplication des arbres pourrait comporter un risque pour les personnes souffrant d’allergies au pollen.

Un manque d’information limitant les actions

En 2018, nous présentions une infographie démontrant pourquoi la présence de végétation est importante en ville. Espaces verts, jardins potagers, serres, toitures et façades végétalisées, et autres participeraient à la lutte contre le réchauffement climatique, la pollution de l’air et les fortes chaleurs. Cela permet également de diminuer l’état de stress des citadins, d’éduquer ces derniers à la biodiversité ou encore d’augmenter la valeur du foncier et de l’immobilier.

Or, parmi les types de végétation se trouvent les arbres. Or, selon Rita Sousa-Silva, la principale auteure d’une étude publiée par l’Université du Québec à Montréal (Canada) en mars 2020, le potentiel allergène des arbres urbains est méconnu. Au Canada, des villes telles que Montréal tentent d’augmenter leurs canopées. Il s’agit des strates supérieures d’une forêt, celles-ci se composant des feuillages directement exposés au rayonnement solaire. Or, mieux comprendre leur contribution aux allergies saisonnières est nécessaire.

Nous savons que certaines espèces d’arbres comme l’aulne et le bouleau libèrent des grains de pollen au printemps. Toutefois, une zone d’ombre concerne la concentration de pollen dans l’air ainsi que la variabilité entre les espèces voisines.

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Faire les bons choix d’espèces d’arbres urbains

Toujours à Montréal, trois espèces représentent 50 % des arbres présents, à savoir l’érable de Norvège, l’érable argenté et le frêne de Pennsylvanie. Rappelons au passage qu’il est plus courant de planter des mâles en ville afin de limiter la production de fruits. Malheureusement, ces derniers représentent une importante source d’allergies saisonnières. Selon les chercheurs, varier les espèces pourrait être une solution intéressante. Multiplier les stations d’échantillonnage du pollen pourrait être également utile puisqu’en raison du réchauffement climatique, la saison des allergies (libération du pollen) pourrait s’allonger.

Les arbres peuvent en effet provoquer des allergies printanières n’ayant aucun rapport avec celles induites par l’herbe à poux en août et en septembre. Cependant, les experts s’accordent pour dire que les allergies provenant des arbres restent tout de même marginales. Par ailleurs, les nombreux avantages d’avoir des arbres en ville pèsent davantage dans la balance face à l’inconvénient que représentent les allergies. Le problème résiderait davantage dans le manque d’information réduisant la possibilité de faire de bons choix concernant les espèces à planter.