En étant débordé par ses tâches à effectuer, qui n’a jamais prononcé la phrase suivante : « je n’ai pas quatre bras » ? Et si l’on pouvait au moins en obtenir un troisième ? Des scientifiques suisses ont justement présenté une innovation allant pleinement dans ce sens.
Basé sur une activité musculaire existante
La mise au point de bras robotiques n’est pas quelque chose de nouveau en soi. Ces dernières années, des innovations de ce type ont en effet vu le jour, comme un bras robotique capable d’attraper des objets en plein vol, un exosquelette arborant deux paires de bras bioniques ou encore un bras robotique contrôlé par une personne tétraplégique par la seule force de sa pensée.
Une équipe de l’École polytechnique fédérale de Lausanne (Suisse) a dévoilé sa dernière création dans la revue Science Robotics le 13 décembre 2023. Selon les auteurs, il est question d’un troisième bras robotique (s’ajoutant donc aux deux bras humains) capable de fonctionner via la respiration et le mouvement des yeux.
Baptisée Extra Robotic Arm (XRA), la machine ne se base pas sur des connexions nerveuses pour remplacer les muscles du bras. En réalité, le bras robotique s’appuie sur une activité musculaire déjà existante, à savoir celle de la cage thoracique ainsi que des globes oculaires.
Résultats et possibles usages
Pas moins de 65 volontaires ont participé à une batterie de tests, dont les résultats ont été très encourageants. Ainsi, l’usage du bras robotique ne se fait pas au détriment de la respiration ou de la vision, mais s’appuie justement sur ces fonctions. Toutefois, les chercheurs admettent que l’idéal pour ne pas altérer une fonction est d’utiliser des muscles que l’on juge habituellement inutiles. Ainsi, les scientifiques ont également tenté avec succès d’associer le bras robotique à un muscle auriculaire, celui permettant à certaines personnes de bouger légèrement leurs oreilles.
Il faut savoir que les responsables de ces travaux ont laissé planer le doute concernant les possibles usages de ce troisième bras. Toutefois, certaines applications en médecine ou dans l’industrie pourraient être envisagées dans un avenir plus ou moins proche. Par ailleurs, ces mêmes travaux ont un autre intérêt, à savoir observer et comprendre la capacité des humains à appréhender de nouvelles extensions de leur propre corps.
Enfin, il est important de souligner que les scientifiques ont relevé des différences nettes entre les volontaires, des variations de performance en lien avec leur niveau d’expérience. Autrement dit, le bras robotique doit faire l’objet d’une formation plus ou moins longue avant de donner des résultats probants.
Voici une vidéo de présentation publiée par New Scientist :