Trois nouvelles sous-espèces de léopards des neiges découvertes

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Le léopard des neiges ne serait pas une espèce unique d’après une étude. Le félin se distinguerait en trois sous-espèces différenciées par leur localisation géographique. C’est une information importante, notamment pour la conservation de ces félins emblématiques.

Une analyse génétique récente révélait il y a quelques jours trois grappes génétiques primaires chez le léopard des neiges considéré jusqu’à présent comme une espèce monotypique (une espèce ne comportant qu’une seule sous-espèce). Elles sont différenciées par localisation géographique : le groupe nordique, Panthera uncia irbis, que vous retrouverez dans la région de l’Altaï, le second, Panthera unciaides, retrouvé dans le centre de l’Himalaya et du plateau tibétain, et le groupe occidental, Panthera uncia uncia, qui évolue dans les régions Tian Shan, Pamir et Trans-Himalaya. Il s’agit là de la première analyse génétique des populations de léopard des neiges sauvages.

Les léopards des neiges sont des félins qui évoluent sur une vaste superficie d’environ 1,6 million de km2, couvrant 12 pays d’Asie. Ils vivent en haute altitude, à environ 3 000 mètres, un habitat caractérisé par de faibles niveaux d’oxygène, une faible productivité, des températures extrêmes, une aridité et des conditions climatiques difficiles. C’est pourquoi ils sont menacés, mais évaluer les populations restantes est un énorme défi. Le félin habite en effet des régions si éloignées et souvent politiquement instables, en plus d’être difficiles d’accès, que les possibilités de suivi par radio ou GPS sont limitées.

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Les léopards de neige sont donc difficiles à observer et à piéger dans la nature, c’est pourquoi l’échantillonnage génétique grâce à la collecte d’excréments le long des sentiers et des sites de marquage est un moyen non invasif et efficace d’enquêter sur les populations de léopards des neiges restantes, remplaçant les méthodes précédentes qui s’appuyaient principalement sur des échantillons provenant de chasseurs ou des spécimens piégés en captivité. Les schémas de variation entre les sous-espèces de léopards des neiges suggèrent ici un « effet de barrière » dû aux bassins désertiques dans la région, avec la sous-espèce nord isolée par le désert de Gobi et les espèces centrales et occidentales divisées par le transHimalaya.

Des études de suivi seront nécessaires pour effectuer des analyses génétiques supplémentaires afin de fournir plus d’informations sur la connectivité et la structure dans chaque région. Cette première étude est importante puisqu’elle donne aux chercheurs un premier aperçu de la structuration et de la connexion des populations de léopards des neiges. En gros, notons que les populations qui sont liées à d’autres populations sont plus stables et ont de plus grandes chances de survivre. Déterminer des sous-espèces offre donc deux avantages principaux : le premier est une meilleure compréhension de l’évolution et de l’écologie de l’espèce et la seconde est qu’elle permet la mise en place de plan de conservation en fonction des défis rencontrés dans une région donnée. Pour protéger une sous-espèce, l’étude permettra donc un pan de conservation personnalisé.

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