Ce sont probablement les trois dernières planètes découvertes par Kepler

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Crédits : dottedhippo/istock

Pendant près de dix ans, Kepler aura balayé le ciel à la recherche de creux périodiques dans la luminosité d’étoiles qui seraient susceptibles de trahir la présence de planètes. Son travail aura été prolifique. Sur plus de 5 000 exoplanètes connues, plus de la moitié ont en effet été découvertes par le télescope. En 2018, ses réservoirs de carburant épuisés, il a finalement été abandonné. Récemment, des astronomes ont peut-être identifié ses dernières planètes.

Un incroyable chasseur de planètes

Le télescope Kepler était une mission spatiale de la NASA lancée en 2009. Son objectif principal était de détecter la présence de planètes au-delà du système solaire en utilisant la méthode de transit.

Concrètement, un transit se produit lorsqu’une planète passe devant son étoile hôte, ce qui provoque une diminution temporaire de la luminosité de cette dernière. Au cours de sa période d’activité, Kepler s’est concentré sur la luminosité de plus de 150 000 étoiles dans une région de la constellation du Cygne, révélant l’existence de plus de 2 500 nouveaux mondes. Ces travaux ont ainsi considérablement élargi notre compréhension de la diversité des systèmes planétaires dans l’univers.

En 2013, Kepler avait alors connu une défaillance technique importante lorsque deux de ses gyroscopes, utilisés pour maintenir son orientation dans l’espace, ont cessé de fonctionner correctement. Cette défaillance aurait normalement dû mettre fin à la mission. Cependant, les ingénieurs de la NASA avaient trouvé une solution astucieuse en utilisant la pression de la lumière solaire pour stabiliser le télescope. Cela leur a permis de poursuivre la mission, bien que la qualité des données collectées ait été légèrement affectée.

En octobre 2018, Kepler a finalement manqué de carburant. Incapable de maintenir son orientation, les chercheurs ont donc décidé de mettre un terme à sa mission. Cependant, les données collectées par le télescope sont encore analysées et continuent de révéler de nouvelles découvertes, comme en témoigne cette nouvelle étude.

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Une illustration de Kepler. Crédits : Heather Monaghan/Nasa

Les trois dernières planètes

Dans le cadre de ces travaux, des astronomes du MIT et de l’Université du Wisconsin ont passé au peigne fin la dernière semaine de données de haute qualité du télescope, avant qu’il ne perde tout son carburant. Durant ce court laps de temps, Kepler avait enregistré la luminosité de 33 000 étoiles.

Au cours de leurs analyses, les chercheurs ont repéré trois étoiles qui semblaient s’assombrir brièvement dans la même partie du ciel. Ils ont finalement déterminé que deux des étoiles hébergeaient chacune une planète, tandis que la troisième hébergeait une planète « candidate » qui n’a pas encore été confirmée officiellement.

Les deux planètes validées sont K2-416 b et K2-417 b. La première fait environ 2,6 fois la taille de la Terre et fait le tour de son orbite environ tous les 13 jours. La seconde fait un peu plus de trois fois la taille de la Terre et fait le tour de son étoile tous les 6,5 jours. Pour leur taille et leur proximité avec leurs étoiles, les deux planètes sont considérées comme des « mini-Neptunes chaudes ». Vous les retrouverez à environ 400 années-lumière de la Terre.

La planète candidate, nommée EPIC 246251988 b, se trouverait quant à elle à 1 200 années-lumière de la Terre. Elle ferait quatre fois la taille de la Terre, complétant un tour de son étoile en 10 jours.

« Nous avons trouvé probablement les dernières planètes jamais découvertes par Kepler« , a déclaré Andrew Vanderburg, principal auteur de cette étude. « Ces planètes elles-mêmes ne sont pas particulièrement inhabituelles, mais leur découverte atypique et leur importance historique les rendent intéressantes« .

Les chercheurs ont publié leurs travaux dans la revue Monthly Notices of the Royal Astronomical Society.