L’archipel habité le plus reculé du monde transformé en gigantesque sanctuaire marin

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Source : SkyNews

Les eaux de l’Atlantique enroulant Tristan da Cunha, l’archipel habité le plus isolé au monde, vont intégrer l’un des plus grands sanctuaires marins au monde. La zone de protection s’étendra sur 687 000 kilomètres carrés. À titre de comparaison, cela représente environ trois fois la superficie du Royaume-Uni.

Un archipel isolé à la faune abondante

Tristan da Cunha, c’est un peu le « bout du monde ». Les terres habitées les plus proches sont l’île de Sainte-Hélène (à 2 420 km) et la ville du Cap en Afrique du Sud (à 2 790 km). Environ 245 personnes d’origine écossaise, américaine, hollandaise et italienne vivent dans le seul village de l’archipel, baptisé l' »Édimbourg des Sept Mers ». La plupart élèvent des moutons, cultivent des pommes de terre ou pêchent le homard.

Si les hommes se font rares, la faune y est en revanche abondante. Se côtoient notamment des albatros, des colonies de manchots et des phoques. Plusieurs espèces de baleines et de requins sont également très présentes, d’où l’importance de les protéger.

Dans cet esprit, un projet soutenu par le gouvernement britannique, le National Geographic, la Blue Nature Alliance et d’autres organisations prévoit de protéger 687 247 kilomètres carrés d’océan enroulant l’archipel, au sein desquels toute activité de pêche ou d’extraction seront interdites (sauf pour les locaux, dans seulement 10% de ces eaux). Ces mêmes insulaires seront d’ailleurs les gardiens de ce sanctuaire.

Tristan da Cunha archipel
Tristan da Cunha, un groupe d’îles de l’océan Atlantique, l’archipel habité le plus isolé au monde. Crédits : Wikipédia

Objectif : sécuriser 30% des océans du monde d’ici 2030

James Glass, le responsable de ces insulaires, souligne que sa communauté est déjà engagée envers la conservation et que la moitié des terres sont déjà protégées. « Mais la mer est une ressource vitale pour notre économie et, en fin de compte, pour notre survie à long terme. C’est pourquoi nous protégerons pleinement 90% de nos eaux« , a-t-il déclaré. « Nous sommes fiers de pouvoir jouer un rôle clé dans la préservation de la santé des océans« .

Beccy Speight, PDG de la Royal Society for the Protection of BirdsRSPB, s’est également félicitée de ce projet : « Tristan da Cunha est un endroit pas comme les autres. Les eaux qui entourent ce territoire d’outre-mer éloigné du Royaume-Uni sont parmi les plus riches du monde. Des dizaines de millions d’oiseaux de mer planent au-dessus des vagues, des manchots et des phoques s’entassent sur les plages, des requins menacés se reproduisent au large et de mystérieuses baleines se nourrissent dans les canyons profonds. À partir d’aujourd’hui, nous pouvons dire que tout cela est protégé« .

Ce mouvement, dont les détails sont publiés dans la revue PNAS, s’intègre dans le programme britannique Blue Belt (ceinture bleue) qui protège à ce jour 2,7 millions de kilomètres carrés d’écosystèmes marins dans le monde. Son objectif : sécuriser 30% des océans du monde d’ici 2030.