Tremblements de terre, faut-il craindre un méga-séisme ?

Crédits : NOAA / NWS / Pacific Tsunami Warning Center

Japon, Équateur, à quelques heures d’intervalle, deux tremblements de terre ont frappé ces deux pays, causant des centaines de victimes. Même s’ils ne sont pas directement liés, doit-on craindre un « Big One », un méga-séisme

Le Japon et l’Équateur sont deux pays qui se situent sur la « ceinture de feu du Pacifique », une zone entourant l’Océan Pacifique où le risque de tremblement de terre est plus élevé qu’ailleurs, la plaque australienne bougeant de 6 centimètres par an sous la plaque eurasienne. Ainsi, c’est près de 90 % des séismes qui ont lieu dans cette zone. Les séismes qui ont frappé l’Équateur et le Japon, d’une magnitude de 7.0 et 7.9 sur l’échelle de Richter, se produisent environ 15 fois par an. S’il est peu probable que deux se suivent en quelques heures, comme ce fut le cas pour ces deux pays, ce n’est pas non plus impossible.

Les frictions entre les plaques peuvent-elles, à terme, provoquer un méga-tremblement de terre, ce qu’on appelle un « Big One » ? Cela fait un certain moment que les sismologues mettent en garde contre ce type de scénario catastrophe. Il y a quasiment un an, un séisme d’une magnitude de 7.8 sur l’échelle de Richter frappait le Népal, et pour les scientifiques, il s’agit là d’un avant-goût de ce à quoi la région doit s’attendre. « Nous savons qu’un nombre important d’énergies terrestres se sont accumulées dans cette région à cause des frictions entre deux plaques. Celles-ci pourraient provoquer, en se libérant, un tremblement de terre, ou une série de tremblements de terre, d’une force supérieure à 8 sur l’échelle de Richter » explique Harsh K. Gupta, directeur du National Geophysical Research Institute d’Hyderabad.

Cette énergie cumulée, si elle venait à s’échapper, provoquerait un tremblement de terre digne des pires scénarios catastrophes, 32 fois plus puissant que celui qui a frappé le Népal le 25 avril 2015.

Une autre faille célèbre, située également sur la « ceinture de feu du Pacifique », est celle de San Andreas, au-dessus de laquelle a été bâtie la ville de San Francisco notamment. Il y a peu, on lui a découvert une cousine, également voisine, la faille de Cascadia, qui s’étend de la Californie du Nord à Vancouver, au Canada.

Tout ceci rend possible un éventuel « Big One », voire un « Really Big One ». Selon des prédictions a minima, c’est-à-dire hors période touristique, ce dernier pourrait provoquer un bilan catastrophique de 13 000 morts et 27 000 blessés, sans compter les milliers de réfugiés. Là où les sismologues n’appellent pas à l’optimisme, c’est que ce type d’événement arrive en moyenne tous les 230 ans. Le dernier de ce type remonte à 311 ans. C’était le grand tremblement de terre de Cascadia, il a provoqué un tsunami de 10 mètres de haut et a fait baisser la ligne côtière de 1 à 2 mètres.

Sources : atlantico, thenewyorkerlevif