Les travaux du plus long tunnel immergé du monde ont enfin débuté en Allemagne

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Crédits : capture YouTube / FemernAS

L’Allemagne et le Danemark promettent le plus long tunnel routier et ferroviaire immergé au monde. Il devrait mieux relier la Scandinavie au reste de l’Europe dans quelques années. Alors que les travaux viennent de commencer, le projet doit faire face à de nombreuses oppositions.

Un des plus importants projets de la décennie

Le Lien fixe du Fehmarn Belt est un projet de tunnel de 18 km de distance immergé sous la mer Baltique. Comme l’explique Euronews dans un article du 1er décembre 2021, il s’agira du plus long tunnel routier et ferroviaire immergé au monde. Actuellement, le record est détenu par un tunnel situé à Hong Kong, dont la longueur est de 6,7 km. Enak Ferlemann, le secrétaire d’État au ministère allemand des Transports, a donné le coup d’envoi des travaux à Puttgarden (Allemagne). Elle a à cette occasion affirmé qu’il s’agissait d’un des plus imposants projets d’infrastructure de transport d’Europe sur la décennie 2020-2030.

Le ministre danois des transports Benny Engelbrecht a quant à lui évoqué une meilleure connexion entre la Scandinavie et l’Europe continentale. Il faut dire que le gain de temps pour traverser devrait être d’une cinquantaine de minutes. Actuellement, le trajet se fait en ferry ou nécessite un détour par la route.

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Crédits : capture YouTube / FemernAS

Un véritable chef-d’œuvre d’ingénierie

Les ingénieurs de Vinci avaient dans un premier temps pensé à bâtir un pont sur le détroit. Finalement, ils ont pris la décision de construire un tunnel immergé de cinq voies : deux pour le trafic routier, deux pour le train et une voie technique. L’édifice comportera pas moins de 89 sections d’une longueur de 217 m et d’une masse de 73 000 tonnes chacune. Ces sections feront l’objet d’un coulage en cale sèche avant un raccordement sous l’eau, puis un pompage à vide.

Creuser le fond marin à cet endroit est impossible. En effet, les couches géologiques y sont trop fragiles. Ainsi, les ingénieurs ont pensé à creuser un chenal au fond de l’eau où viendront se déposer les sections à assembler. La tranchée du tunnel nécessitera l’excavation de 19 millions de mètres cubes de sable et de pierres. Ces matériaux serviront ensuite à remblayer l’estran à l’entrée du tunnel. Cela permettra d’ajouter pas moins de 300 hectares de terre ferme du côté danois.

Retards et protestations pour la construction du tunnel

Les travaux auraient dû débuter en 2015 et s’achever cette année. Autrement dit, le chantier subit déjà un très important retard. Les travaux ont pourtant commencé côté danois il y a déjà quelques mois, mais côté allemand, la résistance fait rage. De nombreux opposants évoquent un projet « inutile et désastreux » pour l’environnement. Les associations écologiques ont donc porté plainte et empilé les recours administratifs ces dernières années.

Les opposants au projet estiment que le tunnel traversera une zone marine protégée où se trouvent des récifs et des bancs de sable rares. Or, ils abritent des phoques, marsouins, éponges et autres coquillages. Les opposants affirment également que les prévisions en termes de trafic sont surestimées. Selon eux, les actuels ferries traversant le détroit ont un taux de remplissage de seulement 40 %.