Ces travaux donnent de nouveaux éléments sur l’origine génétique de l’obésité

poids obésité
Crédits : puhimec / iStock

Si l’origine génétique de l’obésité laisse peu de doutes, les raisons de son apparition font toujours l’objet de recherches scientifiques. Selon une étude hongkongaise récente, l’obésité pourrait cependant bien provenir de l’absence d’un gène dans une protéine du corps humain.

L’obésité réduit la présence d’un gène

Au fil des années, la science a défini que l’obésité induit notamment la réduction de l’endurance des muscles ou encore une altération du métabolisme. En 2020, une étude indiquait même que l’obésité doublait le risque de décès en cas d’infection à la Covid-19. Une nouvelle étude menée par une équipe de l’Université de Hong Kong a quant à elle donné des précisions sur l’origine de la maladie. Selon un communiqué du 24 novembre 2021, l’absence d’un gène dans une protéine du corps humain pourrait être en cause. Il s’agit du Facteur neurotrophique dérivé du cerveau (ou BDNF).

Tout d’abord, les scientifiques ont porté leur intérêt sur un possible dysfonctionnement des mitochondries. Il s’agit d’organites intracellulaires agissant comme des « centrales électriques », permettant aux cellules de transformer les nutriments en énergie. Les chercheurs ont pratiqué des tests sur des souris obèses génétiquement modifiées. Selon les résultats, l’obésité réduit de manière considérable le gène BDNF dans les tissus musculaires squelettiques.

schéma mitochondrie
Schéma détaillé d’une mitochondrie. Crédits : Ethan Gray / Wikipedia

Un remède efficace ?

Par ailleurs, les scientifiques ont supprimé le gène chez plusieurs spécimens. Cela a permis de démontrer que les souris dépourvues de BDNF prenaient bien plus facilement du poids par rapport aux autres. En parallèle, elles ont aussi développé une résistance à l’insuline en cas de régime riche en graisses, ce qui a généré des dépenses énergétiques plus faibles. Les réactions des souris ont alors permis aux scientifiques de faire le lien avec les mitochondries. Les chercheurs ont en effet découvert que les mitochondries des souris sans BDNF éprouvaient d’importantes difficultés à transformer les nutriments en énergie (voir schéma ci-après). Or, ces organites incapables de jouer leur rôle se sont accumulés dans les tissus, ce qui a impacté le métabolisme des lipides ainsi que la sensibilité à l’insuline.

schéma BDNF obésité
Crédits : Université de Hong Kong

Dans le but de lutter contre l’obésité, les chercheurs ont ensuite mené l’enquête à propos d’un potentiel remède. Originaire d’Amérique du Sud, la plante Godmania aesculifolia est une sérieuse candidate. Elle a en effet pu soulager le dysfonctionnement mitochondrial des souris en imitant le gène BDNF. Or, des recherches antérieures avaient déjà montré que la plante en question pouvait réduire le poids du corps et améliorer la sensibilité à l’insuline. Néanmoins, son efficacité chez l’homme restera à prouver lors de futurs travaux.