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Travailler de nuit peut être dangereux pour la santé

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Crédits : iStock

Le travail de nuit ne serait pas sans conséquence sur la santé. C’est en tout cas ce que rapporte une étude de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES), publié ce mercredi.

L’ANSES a été saisie pour évaluer les risques sanitaires pour les professionnels exposés à des horaires atypiques, en particulier au travail de nuit, régulier ou non. Le rapport des recherches est assez alarmant. S’appuyant sur l’analyse de la littérature scientifique, les experts en charge de cette étude sont arrivés à la conclusion qu’exercer son activité de nuit avait « un effet probable sur le risque de cancer », mais également sur d’autres problèmes physiques, comme la prise de poids, les troubles du sommeil, les performances cognitives ou la santé psychique.

En France, 3,5 millions de Français travaillent en horaires décalés, soit plus de 15% de la population active. Ce sont généralement les services de santé et les entreprises industrielles qui sont les premiers secteurs d’activité à exposer leurs salariés aux horaires décalés. Une manière de travailler qui tend à se développer (puisqu’elle a presque doublé en vingt ans) et qui pourrait être favorisée par le projet de la loi travail (en cours d’examen au Parlement) car elle proposerait de relâcher les contraintes encadrant le travail de nuit.

Les travailleurs de nuit sont plus généralement soumis à des facteurs de pénibilité physique, à une pression temporelle plus forte, à des tensions avec leur collègues ou le public plus fréquentes. Ainsi, travailler la nuit est susceptible de générer des effets sur la santé des travailleurs en lien avec les perturbations des rythmes biologiques. « Il se produit une désynchronisation entre les rythmes circadiens calés sur un horaire de jour et le nouveau cycle activité-repos-veille-sommeil opposé par le travail de nuit », précise l’ANSES. Non seulement le travailleur de nuit s’active quand il devrait normalement dormir, mais il a également plus de mal à récupérer dans la journée : lumière du jour, température plus élevée, niveau de bruit plus important, rythme social, etc.

En bref, l’expertise nous informe des « effets avérés » sur la somnolence, la qualité et réduction du temps de sommeil ainsi que sur le syndrome métabolique (problèmes de santé liés à un mauvais métabolisme corporel). Elle met également en évidence des « effets probables ou possibles » sur la santé psychique, les performances cognitives, l’obésité, le diabète, l’hypertension artérielle et les accidents vasculaires cérébraux.

Face à ces dangers, l’agence nationale fait plusieurs recommandations comme « ajuster la surveillance médicale des travailleurs de nuit » ou exercer des activités nocturnes de manière « exceptionnelle », comme l’exige normalement le Code du travail. Elle stipule également qu’il faudrait limiter le travail de nuit aux organisations nécessitant de façon obligatoire un fonctionnement nocturne. Enfin, l’ANSES préconise également l’adaptation des conditions professionnelles pour limiter les expositions longues à des contraintes pénalisantes.

Source : PourquoiDocteur ; 20minutes

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