Sur TRAPPIST-1 l’émergence de la vie serait difficile, mais pas impossible

Crédits : Nasa

Les marées opérées sur les exoplanètes océaniques pourraient conduire à des horloges biologiques extraterrestres. Ce pourrait notamment être le cas pour le Système TRAPPIST-1 à 39 années-lumière de la Terre.

Il y a quelques mois, la NASA annonçait la découverte de sept nouvelles planètes orbitant autour d’une étoile naine à seulement 39 années-lumière. Confinées dans un système désormais baptisé TRAPPIST-1, ces nouvelles planètes semblent rocheuses et avec des températures jugées « conviviales » qui pourraient permettre à la vie de se développer. Mais est-ce vraiment possible ? Il y a quelques semaines, une étude nous ramenait sur Terre en affirmant que l’étoile TRAPPIST-1 émettait des éruptions trop puissantes et trop fréquentes pour permettre à la vie de se former (et encore moins de se développer) sur ses planètes. Sur une période d’observation de 80 jours, l’étude avait notamment permis d’identifier 42 éruptions, dont cinq étaient des éruptions dites « multipointes », ce qui signifie que plusieurs rafales avaient été enregistrées en une seule fois. C’est compliqué donc, mais finalement pas impossible selon de nouvelles recherches qui se sont notamment concentrées sur le phénomène des marées.

Sur TRAPPIST-1, du fait de leur proximité, les mondes ne présentent qu’une seule face à leur étoile, ce qui rend la mise en marche d’une horloge biologique compliquée. Sur Terre, ces horloges intégrées jouent en effet un rôle important dans plusieurs contextes biologiques, y compris la reproduction de certaines espèces. Si en revanche certains de ces mondes pouvaient contenir des océans, les marées engendrées pourraient créer des conditions favorables à l’apparition de la vie si l’on en croit une étude signée Avi Loeb et Manasvi Lingam, de l’Université de Harvard.

Si une planète qui ne présente qu’une seule face à son étoile évolue sur une orbite elliptique, les changements de distance opérés autour de l’étoile pourraient en effet créer la traction nécessaire pour les marées. « Et en raison de la petite taille de la zone habitable autour d’étoiles naines comme TRAPPIST-1, les marées sont beaucoup plus grandes que sur Terre », explique Avi Loeb. Les marées descendantes formeraient alors des points d’eau qui permettraient de dissiper la chaleur causée par l’activité volcanique ou la proximité de la planète avec son étoile, imitant l’évaporation périodique causée par un lever et un coucher de soleil. Chaque cycle concentrerait également les « produits » chimiques essentiels à l’émergence de la vie. Finalement, selon les chercheurs la vie pourrait évoluer avec ses jours et ses nuits régis par le flux de l’océan.

Sur de telles planètes « verrouillées » (qui ne présentent qu’une seule face à leur étoile), le côté pile à l’étoile ne recevrait jamais de lumière et pourrait être trop froid pour que la vie puisse se développer, tandis que le côté face pourrait être trop chaud. Les zones où la vie pourrait se développer se trouveraient finalement au niveau de l’équateur qui connaît un « lever de soleil » ou un « coucher de soleil » constant.

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