james webb telescope TRAPPIST-1 c
Crédits : NASA, ESA, CSA, Joseph Olmsted

TRAPPIST-1 c : cette exoplanète proche peut-elle abriter la vie ?

De nouvelles données collectées par le James Webb Telescope de la NASA ont permis d’estimer le potentiel d’habitabilité de TRAPPIST-1 c, une exoplanète rocheuse proche de la Terre. Les détails de l’étude sont publiés dans la revue Nature.

Un monde prometteur

TRAPPIST-1 c est une exoplanète rocheuse de taille comparable à la Terre située à environ 39 années-lumière. Sa masse est estimée à environ 1,38 fois celle de notre planète. Nous savons aussi qu’elle évolue très près de son étoile hôte (une naine rouge) et complète une orbite complète en seulement 2,42 jours terrestres. En raison de sa proximité avec son étoile et étant donné que celle-ci est plus froide que le Soleil, TRAPPIST-1 c se trouve donc dans la zone habitable de son système où les conditions pourraient potentiellement permettre à l’eau liquide d’exister en surface.

En raison de sa proximité avec son étoile, cette exoplanète reçoit une quantité d’énergie stellaire beaucoup plus importante que la Terre. Cela pourrait entraîner une température de surface élevée. Cependant, des caractéristiques atmosphériques pourraient jouer un rôle important dans la régulation de cette température. La question est à présent de savoir si TRAPPIST-1 c possède une atmosphère significative. Si tel est le cas, alors on pourrait en effet véritablement la considérer comme une cible de choix dans le cadre de la recherche de vie extraterrestre. Dans le cas contraire, le potentiel de vie serait beaucoup plus faible, voire inexistant.

Initialement, les astronomes pensaient que TRAPPIST-1 c pouvait avoir une épaisse atmosphère de dioxyde de carbone similaire à celle de Vénus. Les deux planètes ont en effet à peu près la même taille et reçoivent une quantité de rayonnement similaire de leur étoile. Néanmoins, nous savons que les étoiles naines rouges émettent de puissants rayons X et rayons ultraviolets capables de facilement dépouiller l’atmosphère de leurs planètes. En outre, il est également possible qu’au moment de la formation de l’exoplanète, il n’y ait pas eu assez d’eau, de dioxyde, de carbone et d’autres volatils disponibles pour créer une atmosphère.

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Comparaison du Système solaire interne avec le système TRAPPIST-1. Crédits : NASA/JPL-Caltech

Quasiment pas d’atmosphère

Pour trancher la question, une équipe d’astronomes a récemment utilisé le James Webb Telescope. « Nous voulions savoir si les planètes rocheuses ont des atmosphères ou non« , a déclaré Sebastian Zieba, de l’Institut Max Planck d’astronomie en Allemagne. « Dans le passé, nous ne pouvions vraiment étudier que des planètes avec des atmosphères épaisses et riches en hydrogène. Avec le JWT, nous pouvons enfin commencer à rechercher des atmosphères dominées par l’oxygène, l’azote et le dioxyde de carbone.« 

Pour opérer, les chercheurs ont utilisé le puissant instrument à infrarouge moyen (MIRI) du télescope. Grâce à lui, ils ont pu calculer la quantité d’énergie thermique provenant de TRAPPIST-1 c, révélant que la température diurne du monde rocheux est d’environ 107 °C. Malheureusement, une telle température suggère la présence d’une atmosphère extrêmement mince. Il est même possible qu’il n’y ait pas d’atmosphère du tout.

En calculant la quantité de lumière infrarouge moyenne émise par la planète alors qu’elle passait derrière son étoile, les chercheurs ont également noté un manque de CO2. Par ailleurs, étant donné que TRAPPIST-1 c n’a pas d’atmosphère épaisse, les astronomes suggèrent qu’elle pourrait s’être formée avec relativement peu d’eau. Les espoirs de vie dans ce système ne sont pas anéantis pour autant. Nous savons en effet que les planètes TRAPPIST-1 e, f et g évoluent également dans la zone habitable de leur étoile. De futures données collectées par le JWT pourraient nous éclairer davantage sur leur potentiel.

Brice Louvet

Rédigé par Brice Louvet

Brice est un journaliste passionné de sciences. Ses domaines favoris : l'espace et la paléontologie. Il collabore avec Sciencepost depuis près d'une décennie, partageant avec vous les nouvelles découvertes et les dossiers les plus intéressants.