Eurocontrol, l’organisation en charge de la sécurité de la navigation aérienne a récemment annoncé que les émissions de dioxyde de carbone (CO2) ont baissé de moitié en 2020 sur le continent. Cette baisse incroyable est évidemment en lien avec l’effondrement du trafic aérien.
Effondrement du trafic et de ses émissions de CO2
Depuis que la pandémie de Covid-19 est présente, le visage du trafic aérien n’est plus le même. Avec la fermeture de nombreux pays, les compagnies aériennes n’ont eu d’autre choix que de clouer leur flotte au sol. Alors qu’actuellement le trafic reprend progressivement, mais difficilement ses droits, l’Organisation européenne pour la sécurité de la navigation aérienne (Eurocontrol) a publié un rapport ce 1er janvier 2021. L’organisation explique qu’entre janvier et novembre 2020, les émissions de CO2 du trafic aérien ont baissé de 56,7 % lorsque le trafic lui-même se réduisait de 54 %.
Sur l’ensemble de l’année, le trafic aérien a chuté de 55 % au total avec 5 millions de vols au départ ou à l’arrivée d’un aéroport européen. Or, en 2019, ce fut le cas de 11,1 millions de vols. Parmi les grands pays européens, l’Italie a connu la plus importante baisse des émissions de CO2 en lien avec l’aviation (64,4 %). Ensuite, nous retrouvons le Royaume-Uni (59,4 %), la France (55,5 %) et l’Allemagne (52,4 %).

Comme le montrent les chiffres, la baisse des émissions est légèrement plus importante que celle du trafic. Ceci s’explique par une non-congestion du ciel depuis l’arrivée de la pandémie. Les vols ayant été tout de même assurés ont ainsi emprunté des trajectoires plus directes. Évoquons également moins de circuits d’attente au-dessus des aéroports. Par ailleurs, l’effondrement du trafic long-courrier a été plus intense que celui des vols court et moyen-courrier. Or, ces vols long-courriers sont les plus gros émetteurs de CO2.
Les vols long-courriers sont les plus impactés
Eurocontrol confirme que plus les vols sont longs, plus ceux-ci sont source d’émissions. En reprenant des chiffres de 2019, l’organisation a indiqué que 30 % des vols au départ d’un pays européen et 75 % des émissions de CO2 concernaient les vols couvrant une distance de plus de 1 500 km. Au contraire, les vols parcourant moins de 500 km représentaient 24 % du trafic et surtout, moins de 4 % des émissions. Par ailleurs, les compagnies aériennes ont fait une sélection concernant les avions à envoyer dans le ciel. Celles-ci ont en effet privilégié les appareils les plus récents et les plus économes en carburant. Ces avions sont donc plus rentables, mais aussi moins émetteurs.
Fin 2020, les différentes compagnies aériennes du continent ont gardé 51 % de leurs appareils au sol, soit 4 118 avions ! Enfin, il faut rappeler que si cette baisse des émissions est évidemment une bonne nouvelle en soi, sa portée est limitée. En effet, le secteur de l’aviation représente « seulement » entre 2 et 3 % des émissions mondiales de CO2.