Traiter le cancer : la petite révolution de l’immunothérapie

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Traiter le cancer en utilisant notre propre système de défense : c’est le principe de l’immunothérapie.

Donner les moyens à notre corps de se défendre lui-même contre le cancer, ne serait-ce pas la solution ? Car si les cellules de notre défense immunitaire sont effectivement capables de réagir face aux tumeurs, leur réaction est trop faible pour être efficace. Ensuite, comme l’explique Christine Chomienne, directrice de la recherche et de l’innovation à l’Institut national du cancer (INCA) « la cellule cancéreuse est assez intelligente pour bloquer l’action de notre système immunitaire » ce qui lui permet de proliférer en toute impunité.

Les chercheurs ont donc orienté leurs recherches sur un traitement qui pourrait provoquer une stimulation des défenses immunitaires face au cancer. Après plusieurs decennies de recherche dans cette voie, il semblerait que les résultats soient enfin réellement encourageants. En effet, 20 % des patients traités avec cette stratégie thérapeuthique, sont en « rémission complète et durable » selon Steven Rosenberg, chercheur au National Cancer Institute américain.

Tumeurs chaudes et froides

Les chercheurs font la distinction entre les tumeurs dites « chaudes » et les tumeurs dites « froides ». Les tumeurs « chaudes », grâce aux nombreuses protéines inhabituelles qu’elles émettent sont facilement reconnues par l’organisme entrainant donc une mobilisation de son système immunitaire. C‘est le cas des tumeurs provoquées par l’environnement (cancer de la peau, des poumons). Les autres formes de cancer, ceux liés à une mutation génétique, produisent moins de protéines décelables par l’organisme. Des chercheurs ont réussi à transformer des tumeurs « froides » en tumeurs « chaudes » entrainant ainsi une stimulation du système immunitaire.

Les cellules CAR, une solution au service de l’immunothérapie

Les cellules CAR (Chimeric antigen receptor) sont des cellules immunitaires modifiées génétiquement qui permettent de reconnaitre plus facilement les protéines émises par les tumeurs et de stimuler l’ensemble du système immunitaire pour combattre la maladie plus efficacement que ne le feraient les cellules immunitaires normales.

Comme le précise le chercheur Michel Sadelain, il s’agit là d’une « innovation radicale par rapport à toutes les formes de médecine qui existaient jusqu’à présent ».

Des études récentes menées aux États-Unis ont montré un taux de rémission de 90 % sur des patients atteints d’une leucémie avancée. C’est un taux de réponse exceptionnel sur ce cancer particulièrement virulent que l’on sait mal traiter.

Il faut encore approfondir ces recherches : savoir adresser ces thérapies aux cas les plus adaptés, déterminer à quel stade de la maladie elles pourront être appliquées pour être le plus efficaces.

De par ses résultats sans précédent et porteurs d’espoir, l’immunothérapie donne aujourd’hui lieu à des investissements financiers comme ceux de Sean Parker (un des fondateurs de Facebook) qui a souhaité former une équipe performante de chercheurs dédiés à ce traitement spécifique. Ce bouillonnement devrait accélérer, on le souhaite, sa mise au point.

Sources : lexpress.fr ; atlantico.fr