Un traitement à base de testostérone pour la sclérose en plaques ?

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Des chercheurs américains ont déterminé l’importance de la testostérone (hormone sexuelle mâle) dans le cadre de la prévention contre la sclérose en plaques (SEP), la maladie auto-immune affectant le système nerveux central la plus fréquente et touchant en majorité les femmes.

L’équipe de chercheurs de l’Université de Northwestern à Chicago (États-Unis), menée par la professeur d’immunologie Melissa Brown a tenté de répondre à la question suivante : pourquoi les maladies auto-immunes touchent-elles davantage les femmes que les hommes ? Ces recherches publiées dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS) le 29 janvier 2018 se sont montrées très prometteuses.

Les scientifiques ont orienté leurs recherches sur les mâles, et des expériences menées sur des souris ont permis de comprendre que la testostérone les protégeait de la sclérose en plaques, une maladie difficile dont environ 75 % des personnes atteintes sont des femmes.

L’équipe scientifique a eu le bon sens de se focaliser sur les mâles afin de comprendre pourquoi ceux-ci étaient moins victimes de cette maladie. Des études antérieures avaient était menées, mais cherchaient davantage du côté des femmes, afin de savoir pourquoi ces dernières étaient plus touchées, donc seuls les sujets femelles étaient étudiés. Ainsi la protéine IL-33, normalement produite par une voie métabolique amorcée par la testostérone, a pu servir à soigner des spécimens de souris femelles à qui la sclérose en plaques avait été inoculée.

Rappelons que la sclérose en plaques est une maladie auto-immune et inflammatoire touchant le système nerveux central et détruisant la myéline, sorte d’isolant pour les fibres nerveuses. Ainsi, les premiers symptômes sont une apparition de déficits cognitifs et de problèmes moteurs.

Actuellement, les thérapies existantes pour traiter cette maladie ont la vocation de neutraliser le système immunitaire, mais les autres maladies ont alors le champ libre, notamment les diverses infections, ce qui engendre d’autres problèmes de santé. Selon les scientifiques, la découverte de l’utilité de la protéine IL-33 « pourrait aboutir à une classe entièrement nouvelle de thérapie contre la sclérose en plaques », bien que le chemin soit encore long.

Sources : Sciences et Avenir – Futura Sciences