Du trading à la reconnaissance des émotions, ces systèmes intelligents « améliorent » l’humain

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L’une des craintes perpétuelles de l’Homme en ce qui concerne les technologies a fait surface avec l’émergence de l’intelligence artificielle. En effet, selon un sondage réalisé en France par OpinionWAy pour VMware en novembre 2017, peu de Français sont prêts à transmettre leurs informations personnelles pour améliorer ces logiciels intelligents. Et pourtant, « l’intelligence artificielle parvient à des résultats impressionnants », comme l’affirme Jean-Gabriel Ganascia, directeur de l’équipe ACASA (Agents Cognitifs et Apprentissage Symbolique Automatique) au laboratoire d’informatique de Paris 6. Ce qui est surprenant aussi, « ce sont les résultats obtenus dans des tâches qui, jusque-là, semblaient plutôt réservées aux Hommes, comme la reconnaissance de la parole, de scènes et surtout de visages ». L’Homme ne devrait donc pas avoir peur de ces nouvelles technologies mais les considérer plutôt comme des alliées – en voici 3 exemples concrets.

ProRealTime, les prouesses de la technologie en finance

ProRealTime est un logiciel d’analyse technique et une plateforme de trading en ligne bien connu dans le monde financier. Il propose plus d’une centaine d’indicateurs techniques et permet aussi d’en créer de nouveaux. Avec ce logiciel, plusieurs problèmes des traders comme les slippages agressifs sont réglés. En effet, les slippages sont des variations soudaines dans le cours entre le moment où un investisseur passe son ordre et le moment où le courtier l’exécute. Si ce slippage n’est pas en faveur de l’investisseur, cela lui fait perdre de l’argent. Mais de pareils problèmes peuvent être réglés automatiquement. ​Grâce au langage de programmation du logiciel ProRealTime, gratuit chez certains courtiers, les traders peuvent en effet scanner les marchés financiers, créer des stratégies de trading et les exécuter en temps réel mieux que l’Homme ne le ferait.

Watch, Attend and Spell pour les malentendants et les sourds-muets

La société DeepMind, en conjonction avec des chercheurs de l’université d’Oxford, a développé une application basée sur l’intelligence artificielle : le Watch, Attend and Spell (WAS). Ce logiciel a été conçu et développé pour reconnaître les mots sur les lèvres d’un interlocuteur. Sur les tests, il a été capable de reconnaître 50% des mots d’un discours silencieux, comparé à la performance d’un orthophoniste qui n’a été capable que de deviner 12% des mots de ce même discours. Ceci représente une performance de plus de 300%.
Le WAS peut ainsi donc être d’un grand secours pour les sourds-muets et les malentendants, en leur permettant d’être plus connectés à la réalité autour d’eux. Il peut aussi prêter main forte aux orthophonistes comme le précise Joon Son Chung, auteur principal des tests selon lequel la lecture labiale est une compétence difficile et impressionnante. Il espère donc que le WAS pourra contribuer à la tâche en suggérant par exemple des hypothèses que les professionnels peuvent vérifier en usant de leur expertise.

EQ-Radio sait mieux reconnaître les émotions qu’un être humain

Paul Veyne a dit qu’il « ne faut pas enquiquiner les gens émus« . Mais pour cela, il faudrait savoir reconnaître ces émotions. En effet, le Massachusetts Institute of Technology a réalisé une étude qui suggère que nous ne sommes pas en mesure d’interpréter les émotions aussi fidèlement que nous le voulons. Au cours de cette étude, des individus ont été filmés effectuant des tâches qui suscitent différentes émotions. Lorsqu’il a été demandé à d’autres participants de deviner leurs émotions à partir des vidéos, ils ne s’en sont pas très bien sortis. Les chercheurs du Computer Science and Artificial Intelligence Laboratory (CSAIL) de cette université ont donc développé EQ-Radio, un système qui a été capable de déterminer les sentiments dans 87% des cas.
Cette trouvaille prouve une fois encore que l’intelligence artificielle, et la technologie dans une plus grande mesure, peuvent être d’un grand secours aussi bien dans les relations interpersonnelles que professionnelles.