Dans un rapport piloté par une université britannique, des chercheurs ont tenté d’alerter l’industrie du tourisme spatial au sujet des possibles risques en lien avec les rapports sexuels dans l’espace. D’après eux, il s’agit de risques à considérer avec sérieux en prévision de l’essor potentiel de cette industrie.
Interpeller l’industrie du tourisme spatial
Pour rappel, le tourisme spatial n’est autre que l’ensemble des activités dont l’objectif est de permettre à des personnes de se rendre dans l’espace pour des motifs non professionnels. Cette notion, connue et développée depuis des décennies, revient souvent sur le devant de la scène avec les divers projets d’exploration spatiale incluant l’établissement de bases et/ou colonies sur la Lune ainsi que sur la planète Mars.
L’établissement de l’Homme ailleurs que sur Terre pose de nombreuses questions, et l’une d’elles concerne les rapports sexuels. Il s’agit même du sujet principal évoqué dans un rapport publié dans le répertoire de travaux de recherche Zenodo le 21 avril 2023.
David Cullen, le principal auteur du rapport et professeur en astrobiologie à l’Université de Cranfield (Royaume-Uni) a expliqué la motivation de ces travaux. Il désire interpeller toute l’industrie du tourisme spatial en tentant de déterminer si les risques potentiels en lien avec les rapports sexuels dans l’espace sont bien pris en compte ou non.
Diverses complications potentielles
En partant du principe que les futurs touristes de l’espace ne s’abstiendront pas d’avoir des rapports sexuels, David Cullen évoque naturellement la grossesse. Or, il existerait des risques biologiques potentiels pouvant perdurer de longs mois après le voyage. Le scientifique mentionne notamment des complications maternelles liées à la conception ainsi que des anomalies embryonnaires, fœtales et néonatales. David Cullen souligne également les effets néfastes de la microgravité et des rayonnements sur la production et les capacités de mouvement des spermatozoïdes humains, et donc sur la fécondation en général. Bien que les recherches ne soient pas encore très abouties, des complications pourraient aussi perturber le bon développement de l’embryon.
Par le biais de ce rapport intitulé « Sexe dans l’espace : prise en compte de la conception humaine incontrôlée dans le tourisme spatial émergent », David Cullen espère attirer l’attention des différentes parties impliquées dans le tourisme spatial. Ainsi, le document s’adresse aux ingénieurs, aux professionnels du tourisme, aux organisations scientifiques et médicales, aux membres d’équipage et évidemment aux touristes eux-mêmes.
Le document inclut par ailleurs quelques suggestions, une sorte de première piste permettant de poser les bases des risques réels en lien avec le sexe dans l’espace. Les chercheurs ont par exemple évoqué la possibilité de signer une décharge avant le voyage interdisant formellement la conception d’enfants dans l’espace. Néanmoins, les auteurs du rapport sont conscients que les touristes de l’espace ne sont pas des astronautes et n’auront donc pas le même comportement. Les chercheurs ont ainsi conseillé de réfléchir à des conseils précis à communiquer aux touristes pour des pratiques sexuelles sûres dans l’espace.
Conclusion :
Le rapport dirigé par David Cullen et son équipe de l’Université de Cranfield met en lumière une problématique jusqu’alors peu abordée dans le domaine du tourisme spatial : les risques liés aux rapports sexuels dans l’espace. Alors que l’industrie du tourisme spatial est en pleine expansion, les questions soulevées par ce rapport sont cruciales pour garantir la sécurité et le bien-être des futurs voyageurs. La microgravité et les rayonnements, potentiellement dangereux pour la reproduction humaine, soulèvent des défis biologiques majeurs.
Les auteurs du rapport proposent des mesures préventives et incitent l’industrie à développer des protocoles clairs et des conseils spécifiques pour les touristes de l’espace. En attirant l’attention sur ces enjeux, ils espèrent susciter une prise de conscience et une réponse proactive des acteurs du secteur. Alors que nous nous apprêtons à franchir de nouvelles frontières dans l’exploration et la colonisation spatiale, il est essentiel d’anticiper et de gérer les risques pour assurer que l’enthousiasme pour l’aventure spatiale ne soit pas entaché par des complications évitables. Le dialogue ouvert par ce rapport constitue une première étape importante vers une approche responsable et sécurisée du tourisme spatial.
