Tourisme spatial : Il ne suffira pas d’être super-riche pour décoller

Crédits : Max Pixel

D’ici la fin de l’année 2018, Space X désire envoyer deux touristes autour de la Lune et ce projet donne un nouvel élan au tourisme spatial. Cependant, s’intéresser à la question de l’argent n’est pas de trop. En effet, tout le monde à l’impression que seul l’argent permet de partir. Qu’en est-il réellement ?

En février 2017, Space X a passé un accord avec deux particuliers désirant faire un voyage autour de la lune d’ici la fin de l’année prochaine. Le tourisme spatial est donc sur le point de devenir réalité. Et qui sait, la Lune pourrait peut-être un jour devenir une destination touristique banale.

En tout cas, cette possibilité n’est pas écartée par Philippe Droneau, directeur des Publics à la Cité de l’espace de Toulouse. Elon Musk n’est pas le seul à parier sur le tourisme spatial, car depuis Dennis Tito en 2001, une dizaine d’autres personnes fortunées ont été en compagnie des astronautes russes dans la Station Spatiale Internationale (ISS). Selon Philippe Droneau, « les Russes en prévoient d’autres encore dans les prochaines années ».

Il y a également le milliardaire britannique Richard Branson, fondateur de Virgin Galactic. Malgré le crash de sa navette en 2014, celui-ci n’a pas abandonné l’idée d’envoyer des touristes à bord de vols suborbitaux. Partir dans l’espace coûte très cher et seules les personnes ayant de gros moyens peuvent le faire. Cependant, l’argent ne suffirait pas puisque les touristes devront suivre quelques jours d’entraînement en plus du prix du billet qui s’élève à 200 000 dollars.

Revenons au projet de Space X pour 2018. Celui-ci consiste à effectuer un voyage de 500 000 à 600 000 kilomètres autour de la Lune. Pour Jean-François Clervoy, astronaute français et membre de l’Agence Spatiale Européenne (ESA), tout dépendra de ce que devront faire les deux touristes qui ne seront vraisemblablement pas accompagnés par un professionnel lors du voyage. Selon l’astronaute, cela implique la mise au point d’un « vaisseau entièrement automatisé géré par un centre de contrôle sur terre » et bien que cette technologie soit encore en cours de développement, « Space X en est capable ».

Jean-François Clervoy ajoute que l’entraînement pour un tel voyage n’est pas vraiment différent de celui suivi par les milliardaires ayant déjà visité l’ISS et dont la durée est de quelques mois. Il s’agit d’apprendre à effectuer les gestes du quotidien en apesanteur et réagir aux situations d’urgence qui se comptent au nombre de trois : le feu à bord, les fuites d’air ainsi que la toxicité de l’atmosphère.

« Ils seront confinés et isolés dans un vaisseau pendant une semaine. Le temps d’une demi-heure même, ils passeront de l’autre côté de la Lune, sans plus pouvoir communiquer avec la Terre », conclut Jean-François Clervoy.

Évidemment, les deux touristes devront être en excellente santé, que ce soit physique et mentale. En effet, les capacités cardiovasculaires et l’acuité visuelle seront observées, tout comme la capacité des touristes à résister à la pression et à ne pas perdre leurs moyens en cas de problème.

Sources : 20 Minutes – L’Express