Des tomates génétiquement modifiées pour booster les niveaux de vitamine D

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Crédits : Lernestorod/Pixabay

Les scientifiques ont créé des tomates génétiquement modifiées, chacune contenant des niveaux plus élevés de provitamine D3. Il s’agit du précurseur de la vitamine D. Les essais sur le terrain en plein air devraient commencer au Royaume-Uni dès cet été. Les détails de l’étude sont publiés dans la revue Nature Plants.

La vitamine D est une hormone très importante pour le corps humain. Elle intervient par exemple dans l’absorption du calcium et du phosphore par les intestins ou encore dans la minéralisation osseuse du squelette et des articulations, ainsi que sur la tonicité musculaire. Une grande partie de nos besoins est synthétisée à partir d’un dérivé du cholestérol sous l’action des rayonnements UVB du Soleil. Concrètement, les rayons de notre étoile convertissent la provitamine D3 en une forme active de vitamine D que notre corps peut ensuite exploiter.

S’appuyer sur la génétique

Cela étant dit, jusqu’à 20% des Britanniques et environ un milliard d’autres personnes dans le monde présentent de faibles niveaux de vitamine D. Cela est principalement dû au manque de Soleil. Pour tenter de remédier au problème, des chercheurs ont récemment utilisé une technique d’édition connue sous le nom de Crispr-Cas9 pour augmenter les niveaux de provitamine D3 dans les tomates. L’équipe s’est focalisée sur ce fruit, car il s’agit d’un aliment largement accessible et facilement consommé.

« C’est un peu comme une paire de pincettes moléculaires que vous pouvez utiliser pour couper avec précision un très petit fragment du gène afin d’améliorer un trait souhaitable chez les plantes beaucoup plus rapidement que le processus de sélection traditionnel, le tout sans introduire d’ADN étranger d’autres espèces », détaille Jie Li, du John Innes Center de Norwich, qui a dirigé la recherche.

Dans le détail, les chercheurs ont ciblé un gène appelé Sl7-DR2 dans le but d’empêcher la plante de produire une enzyme qui convertit la provitamine D3 en cholestérol. En théorie, ces tomates génétiquement modifiées devraient désormais pouvoir proposer autant de vitamine D3 que les niveaux présents dans deux œufs de taille moyenne. Pour opérer, les fruits devront encore être exposés à la lumière UVB. C’est pourquoi les chercheurs prévoient poursuivre les tests sur le terrain au cours des prochaines semaines.

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Illustration de la technique d’édition appelée Crispr-Cas9. Crédits : Top Santé

Les premiers plants disponibles dès l’année prochaine ?

Ces cultures font également l’objet d’un projet de loi permettant de traiter les plantes génétiquement modifiées différemment des organismes génétiquement modifiés (OGM), dont la culture est régie par des règles strictes. Contrairement aux OGM, les plants de tomates ne contiennent ici aucun gène d’autres organismes.

Ce projet de loi sur la technologie génétique (élevage de précision) sera promulgué cette année, permettant potentiellement aux premiers aliments génétiquement modifiés d’être disponibles dès 2023. À terme, la technique pourrait également s’appliquer pour d’autres cultures vivrières solanacées telles que les poivrons, les piments, les pommes de terre et les aubergines.