Ce projet architectural japonais proposé dans les années 1990 ne verra jamais le jour, notamment en raison des coûts exorbitants et de la baisse de la population nippone qui s’accélèrera dans une poignée de décennies. Quoi qu’il en soit, cette énorme ville verticale est le plus gros projet auquel des architectes ont pensé, une démesure sans égale.
La société japonaise Taisei Corporation, spécialisée dans l’ingénierie civile et la construction de gratte-ciel, a réalisé plusieurs dizaines d’édifices tels que le Menara Maybank à Kuala Lumpur (1988, 243 m), la Mairie de Tokyo (242 m, 1991) ou encore le Lippo Plaza à Shanghai (204 m, 1998). Cette société est à l’origine d’un des projets de gratte-ciel les plus fous de tous les temps, mais qui restera vraisemblablement dans les tiroirs : la X-Seed 4000.
Comme son nom l’indique, cette tour mesure 4000 mètres de hauteur avec une base de 6,5 kilomètres de diamètre. On vous laisse donc imaginer l’emprise de cette structure gigantesque. A l’origine prévue pour être plantée dans l’océan au large de Tokyo, la X-Seed 4000 était censée reproduire le Mont Fuji (3776 m) auquel elle aurait fait directement face.
Cet énorme building aurait donc largement surpassé l’actuelle plus haute tour du monde : le Burj Khalifa et ses 828 mètres de hauteur, situé à Dubaï. L’émirat a d’ailleurs lancé un nouveau chantier il y a peu, celui de la Dubaï Creek Harbor qui devrait battre ce record en 2020. La X-Seed 4000 aurait même été très loin devant la Jeddah Tower, actuellement en construction en Arabie Saoudite et prévue pour atteindre une hauteur de 1001 mètres en 2018. Comme vous pouvez le voir sur le schéma ci-dessous, le Burj Khalifa parait bien petit face au projet nippon.
La X-Seed 4000 a été imaginée pour accueillir des logements, des hôtels, des centres commerciaux et des bureaux, et ce dans de 800 étages, une quantité incroyable. Le nombre de personnes pouvant y vivre a été estimé à 1,6 millions, soit presque autant que la ville de Marseille et son agglomération.
Le projet incluait également une dimension environnementale, un fait plutôt innovant en 1995 puisqu’il s’agissait d’y inclure des éoliennes et un parc photovoltaïque. En revanche personne ne sait vraiment comment construire un tel monstre architectural et le nombre d’ouvriers nécessaires à sa réalisation a toujours été une énigme. De plus, les coûts de construction ont été estimés en 2006 à une somme comprise en 300 et 900 milliards de dollars, ce qui est également un frein important.
Mais surtout, le projet X-Seed 4000 a été créé pour répondre à une problématique qui faisait plutôt sens dans le Japon des années 1990 : une croissance démographique excessive. Cependant, on sait aujourd’hui que la démographie du pays est en berne : la population totale a diminué d’un million d’habitants entre 2010 et 2015, atteignant d’ailleurs son seuil le plus bas depuis 15 ans !
Sources : Inhabitat – The Skyscraper Center – CityLab