Des tissus « intelligents » inspirés du périoste pourraient bien révolutionner le secteur médical

Crédits : berichard/Wikimedia

Pour la première fois, des ingénieurs biomédicaux ont créé un tissu intelligent qui imite les propriétés complexes et sophistiquées du périoste, qui recouvre et adhère à la majorité des parties superficielles d’un os.

Le périoste est une membrane recouvrant les os (sauf les surfaces articulaires), assurant leur croissance en épaisseur et leur nutrition. Il facilite également le remaniement de l’os en servant de membrane de confinement pour le dépôt de nouvelles cellules osseuses et en assurant que l’os nouvellement formé s’ajoute au tissu osseux déjà existant. Des chercheurs de l’Université de Nouvelle-Galles-du-Sud, en Australie, prétendent aujourd’hui dans une étude publiée dans la revue Nature avoir créé un tissu intelligent qui imite les propriétés du périoste. Ils assurent également être prêts à produire des prototypes de tissus pour une large gamme de matériaux fonctionnels avancés qui pourraient révolutionner les secteurs de la médecine, la sécurité et le transport.

Les applications futures et potentielles pour un tel tissu sont en effet nombreuses, allant de vêtements de protection qui durcissent à l’impact aux bandages et pansements intelligents, sensibles à l’utilisateur, en passant par des pneus radiaux plus sûrs. Mais l’objectif à long terme est effectivement médical, le but étant de pouvoir « tisser des tissus biologiques – parties du corps essentiellement humaines – en laboratoire pour remplacer et réparer nos articulations défaillantes qui reflètent la biologie, l’architecture et les propriétés mécaniques du périoste », a déclaré l’auteure principale de cette étude, Joanna Ng.

Les chercheurs ont utilisé un système d’imagerie 3D pour cartographier l’architecture de la structure biologique du périoste. Ils ont ensuite produit des versions plus grandes des structures individuelles qu’ils ont alors tissé avec de la soie et un matériau élastique, qui imitent respectivement le collagène et l’élastine – deux protéines importantes dans les tissus biologiques – pour en faire ensuite des prototypes. Notons que des brevets sont en cours en Australie, aux États-Unis et en Europe, et que des subventions permettront à l’équipe de passer bientôt à la phase suivante. Les chercheurs travailleront notamment avec la Cleveland Clinic et l’Université de Sydney pour développer et commercialiser des prototypes d’implants d’os pour la recherche pré-clinique dans les trois ans à venir.

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