L’analyse d’une expression faciale universelle appelée « Not Face » par des chercheurs révèle que celle-ci agit tel un véritable marqueur grammatical intégré dans le langage. Un lien intime entre l’expression faciale et le langage est démontré.
Dans la revue Cognition, une étude menée par des chercheurs de l’Université d’Ohio State, aux États-Unis, révèle qu’une expression faciale universelle appelée la « Not Face », qui se caractérise par une émotion négative avec le front plissé, les lèvres pincées et le menton levé, agit comme un véritable marqueur grammatical, partie intégrante du langage. Cette étude démontre que nous composons cette « Not Face » (visage qui dit non) à la même fréquence à laquelle nous parlons ou accentuons des mots importants dans une phrase.
Ainsi, cette expression faciale est pratiquée comme si elle faisait partie de notre langage parlé, à tel point qu’elle pourrait remplacer l’usage verbal du « non ». C’est un lien originel puissant entre le langage parlé et les expressions faciales des émotions qui est mis en avant par ces travaux.
Pour parvenir à de telles conclusions, l’équipe a développé plusieurs algorithmes capables d’identifier 21 expressions faciales différentes, caractéristiques d’émotions distinctes, à partir d’une base de données de photographies. Ensuite, ce sont 158 étudiants, provenant d’origines différentes et parlant 4 langues maternelles différentes, qui ont été filmés alors qu’ils menaient une conversation dans avec un interlocuteur.
Résultat, la « Not Face » a été identifiée comme expression universelle de la négation, puisque tous les participants, lorsqu’ils l’exprimaient, avaient des déplacements musculaires similaires et au même tempo. De plus, dans de nombreux cas observés, cette « Not Face » est venue remplacer l’usage verbal du « non ».
Ces résultats suggèrent qu’un lien originel puissant existe entre le langage et l’expression faciale au niveau du cerveau. Désormais, de nouveaux algorithmes sont à l’étude afin qu’ils explorent plus loin les origines du langage, avec un objectif précis et minutieux : analyser 1 000 heures de vidéos YouTube de personnes en train de parler.
Sources : sciencealert, Cognition, Ohio State University