« The Blob » : Une gigantesque masse d’eau chaude dérègle la faune du Pacifique

Crédits : NOAA/ESRL

Une immense masse d’eau chaude appelée « Blob » qui s’étend du Mexique à l’Alaska inquiète biologistes et scientifiques. Ce phénomène serait responsable du dérèglement de toute la chaîne alimentaire des océans et de la mort d’une vingtaine de baleines échouées sur les plages de la Colombie-Britannique et de l’Alaska depuis mai dernier.

Une masse d’eau chaude de 2.000 kilomètres de long sur 1.600 kilomètres de large se déplace actuellement dans l’océan Pacifique. Appelé « the Blob », cette poche où la température y est deux degrés supérieurs aux eaux alentour, a été observée pour la première fois en 2013 par le scientifique Nicholas Blond et reste un mystère pour les chercheurs.

Ce changement brutal de la température de l’eau provoque des conséquences terribles pour tout l’écosystème. En effet, le plancton doit rester en profondeur pour survivre, ce qui dérègle la chaîne alimentaire. Les oiseaux de mer et les poissons de grande taille ne peuvent ainsi plus se nourrir et profiter du plancton venant des eaux froides.

Pire, le « Blob » a permis à une algue toxique de proliférer. Cette algue remonte alors toute la chaîne alimentaire. Elle est d’abord consommée par le krill (sardines ou petits crustacés) qui, à son tour, termine dans l’estomac des baleines. « Chaque corps de krill est une capsule de gel pleine de poison. Et lorsque les baleines en mangent suffisamment, cela provoque des lésions cérébrales qui peuvent mener à la mort » explique Andrew Trites le directeur de l’unité de recherche sur les mammifères marins de l’Université de la Colombie-Britannique (UBC).

Les chercheurs n’ont pour l’instant pas de preuves concrètes de l’impact de l’algue sur la mort de la vingtaine de baleines échouées sur les côtes américaines. Néanmoins, Nicholas Bond souligne que « the Blob » serait en partie responsable de la sécheresse en Californie et des vagues de chaleur qui ont causé de nombreux incendies de forêt en Colombie-Britannique.

Sources : Slate, Hakai Magazine