Thaïlande : Un festival végétarien aux étranges rituels d’auto-mutilation

Crédits : Joseph Ferris III / Wikimedia Commons

Chaque année se déroule à Phuket en Thaïlande un festival très spécial. En effet, visiteurs et habitants assistent à d’étranges rituels d’auto-mutilation. Cet événement est en réalité un festival végétarien peu recommandable aux cœurs fragiles.

« Cela montre le pouvoir des fidèles. Ils reçoivent la douleur au nom des autres. Cela débarrasse l’ensemble des disciples de la malchance » selon Teeravut Sritularak, président du sanctuaire Jui Tui où se déroule le festival.

Les neuf premiers jours du neuvième mois lunaire du calendrier chinois sont célébrés depuis 1825 par la communauté Sino-Thaïe de l’île de Phuket (23 septembre au 02 octobre). Cette population représente environ 35% des habitants de Phuket. Ce festival attire, selon les autorités thaï quelques 300.000 visiteurs supplémentaires pour cette destination habituellement connue pour un autre genre de tourisme. Cette augmentation de la population touristique est incarnée par des Chinois, Malaisiens d’origine chinoise ou encore citoyens de Singapour ou de Taïwan.

Deux légendes existantes viennent alimenter le mysticisme autour de l’événement. En 1825, une troupe d’opéra venant de Pékin se retrouve atteinte de la malaria à Phuket. Tandis qu’ils suivent un régime végétarien très strict, ils guérissent miraculeusement. Autre mythe : des chinois travaillant dans les mines d’étain du district de Kathu (Ile de Phuket) sont frappés par une épidémie au neuvième mois lunaire, faisant bon nombre de morts. L’année suivante, ils s’abstiennent de consommer de la viande, de l’alcool, puis évitent toute relation sexuelle, dispute et violence; l’épidémie s’arrêta d’elle-même. Chaque année, les pratiquants respectent ces rituels afin de remercier les dieux et s’auto mutilent pour se purifier le corps et l’esprit.

« Je ne ressens aucune douleur. Cela ne fait pas mal », explique Jampen, 49 ans, malgré les cicatrices présentes sur son visage.

Divers objets tranchants sont utilisés pour les rituels : tiges en fer, couteaux, épées et autres lames… mais aussi perceuses électriques. Les représentants religieux marchent également sur des braises la nuit venue, suivis par les plus courageux de leurs disciples. Ne bénéficiant d’aucune anesthésie, les pratiquants sont devenus adeptes du perçage des joues, de la langue ou encore du retournement de la peau.

Les rituels sont majoritairement respectés par les hommes, mais de plus en plus de femmes s’invitent à ces pratiques. Cependant, certains « percés » crient au moment de leur mutilation qui est néanmoins préparée plusieurs mois à l’avance. Un « entrainement » suivi par des médecins, qui transpercent peu à peu les parties du corps qui seront mutilées, le but étant de minimiser tout risque d’hémorragie. D’ailleurs, du personnel médical se trouve constamment sur les lieux du festival.

Malgré cela il y a de nombreux blessés (74 en 2011 ainsi qu’un mort), mais ces accidents seraient occasionnés par… des explosions de pétards !

Sources : Paris MatchAsia is OneL’avenir.net