L’endométriose est une maladie qui touche de nombreuses femmes dans le monde, mais elle reste souvent mal diagnostiquée. Connue pour provoquer des douleurs pelviennes chroniques et affecter la fertilité, cette affection complexe peut prendre plus de onze ans pour être diagnostiquée. Dans une nouvelle étude récente, des chercheurs ont développé une méthode prometteuse pour détecter cette maladie à l’aide d’un simple test de selles, ouvrant ainsi la voie à des diagnostics plus rapides et moins invasifs.
Qu’est-ce que l’endométriose ?
L’endométriose est une maladie gynécologique impliquant le développement de la muqueuse utérine en dehors de l’utérus. Cela peut entraîner des douleurs intenses, des menstruations irrégulières et même des problèmes de fertilité. Récemment, les résultats d’une étude suggéraient également que les femmes atteintes d’endométriose pourraient avoir un risque considérablement plus élevé de développer un cancer de l’ovaire, en particulier pour celles qui souffrent de formes sévères de la maladie.
Les symptômes peuvent également varier d’une femme à l’autre. Pour cette raison, il n’est pas rare que les femmes consultent plusieurs médecins avant d’obtenir un diagnostic clair. Ce dernier repose notamment sur un examen physique, la prise en compte des antécédents médicaux, l’imagerie médicale et, dans certains cas, une intervention chirurgicale appelée laparoscopie qui permet de visualiser directement les lésions. Cette complexité souligne l’importance de nouvelles approches diagnostiques qui pourraient simplifier le processus.
Vers un diagnostic plus simple grâce à un test de selles
Récemment, une équipe du Baylor College of Medicine a entrepris de trouver un moyen innovant de détecter l’endométriose en se basant sur les métabolites présents dans les selles (sous-produits générés par les bactéries intestinales lors de la digestion des aliments). Les chercheurs ont en effet identifié un lien entre les changements dans le microbiome intestinal et la maladie.
Dans le détail, les chercheurs ont comparé les métabolites et les bactéries trouvés dans les selles de 18 femmes atteintes d’endométriose à ceux de 31 femmes non atteintes. Les résultats ont été révélateurs : les femmes atteintes d’endométriose présentaient des niveaux de certaines bactéries bénéfiques, comme Roseburia, qui étaient significativement plus bas que ceux des femmes en bonne santé. Cette diminution des bactéries bénéfiques pourrait jouer un rôle dans le développement de la maladie.
De plus, les chercheurs ont mis en évidence un métabolite spécifique, appelé 4-hydroxyindole, qui était présent à des niveaux bien inférieurs dans les échantillons de selles des femmes atteintes d’endométriose. Ce métabolite a montré des propriétés prometteuses lors d’expériences sur des souris, où il a aidé à réduire la croissance du tissu endométriosique et à atténuer les symptômes d’inflammation.
Perspectives et implications
L’un des avantages majeurs de cette découverte est qu’un test de selles pourrait fournir un moyen simple et non invasif de vérifier si une femme est susceptible de souffrir d’endométriose. Plutôt que de devoir subir des interventions chirurgicales coûteuses et invasives pour établir un diagnostic, les femmes pourraient simplement fournir un échantillon de selles. Ce test pourrait donc faciliter le processus en permettant une détection précoce et potentiellement un traitement plus rapide.
Les chercheurs travaillent actuellement à l’élaboration d’un test basé sur les résultats de leur étude. Ils envisagent des essais cliniques pour évaluer la fiabilité et l’efficacité de cette méthode. Si les résultats sont concluants, ce test pourrait être disponible dans les deux à trois prochaines années, avec l’objectif d’une utilisation à domicile, rendant ainsi le diagnostic d’endométriose plus accessible.
Les détails de l’étude sont publiés dans la revue Med.
