Le test du chamallow, révélateur de la maîtrise de soi

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Contrôler et maîtriser ses émotions aurait un impact positif sur l’épanouissement personnel et professionnel. Un test destiné aux enfants et baptisé « le test du marshmallow », mis au point en 1976 par le psychologue Walter Mischel, le suggère.

Le principe du test du marshmallow est simple : un marshmallow et une cloche sont placés devant un enfant. L’adulte présent avec l’enfant lui dit qu’il quitte la pièce 15 minutes et qu’il va revenir. Il lui précise qu’il suffit de sonner la cloche pour que quelqu’un vienne lui donner l’autorisation de manger le marshmallow, mais s’il résiste et qu’il ne le mange pas durant ces quinze minutes, l’adulte lui en donnera un second en revenant.

Ce test, c’est le psychologue Walter Mischel qui l’a mis au point en 1976. Il a ensuite suivi pendant près de trente ans les enfants qui avaient passé ce test, et il a été révélé que les enfants qui avaient su se maîtriser obtenaient de meilleures notes, étaient plus heureux, géraient mieux le stress et entraient dans les meilleures universités. À l’inverse, ceux qui n’ont pas attendu le second marshmallow ont subi dans leur avenir davantage de problèmes d’alcool ou de drogue, des difficultés à s’intégrer et ne se projetaient pas dans le futur.

Un test reconnu et appliqué par de nombreux psychologues, comme Marie Andersen, psychologue et psychothérapeute qui voit là une alternative à l’intelligence pour la réussite scolaire. « Ce test s’est avéré de très bonne prédiction dans la maîtrise des comportements futurs. Ces enfants ont été suivis durant toute leur jeunesse et ceux qui avaient pu résister à la tentation avaient de meilleurs résultats scolaires et moins de problèmes de comportements. Si l’intelligence est importante à l’école, elle semble l’être moins que la maîtrise de soi », déclare-t-elle.

Mais pour d’autres experts, ce test ne peut être révélateur que de la réussite et d’autres éléments peuvent entrer en compte dans la décision de l’enfant de manger le marshmallow, ou pas. « Il y a une idée fausse très répandue au sujet de ces études, qui est que l’attente du deuxième marshmallow est toujours la bonne chose à faire. En fait, il y a beaucoup de situations dans lesquelles l’attente est une mauvaise idée. Si vous êtes septique quant au deuxième marshmallow ou si vous pensez qu’il y a un risque que votre première guimauve vous soit enlevée, vous devriez profiter tout de suite de la plus petite récompense », commente Celeste Kidd, doctorant en psychologie à l’Université Rochester.

L’intéressé lui-même apporte une nuance dans ses conclusions préalables, mettant en avant l’éducation à la maîtrise de soi à tout âge. Pour Walter Mischel, aujourd’hui âgé de 85 ans, « que vous mangiez la guimauve à l’âge de 5 ans n’est pas une fatalité en soi. La maîtrise de soi peut être enseignée, même à l’âge adulte. Les parents peuvent l’apprendre pour faire face aux questions quotidiennes de la vie moderne de la classe moyenne : comment se coucher plus tôt, ne pas vérifier ses mails de manière obsessionnelle, arrêter de crier sur ses enfants, ou manger plus sainement. »

Une analyse partagée par Marie Andersen : « Repousser la satisfaction d’un désir, parce qu’on a compris qu’une satisfaction plus grande en résulte n’est pas naturel. C’est une frustration. Il faut apprendre à s’y contraindre. Ce n’est pas une simple question de volonté, c’est le produit d’une éducation, à laquelle il n’est jamais trop tard de s’atteler, ni de l’introduire dans la formation de nos enfants, qui baignent dans une ère du plaisir immédiat ».

Source : atlantico