Terrorisme : les laboratoires de virologie seraient des cibles faciles

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Crédits : jarmoluk/pixabay

Le coronavirus SARS-CoV-2 s’est-il échappé d’un laboratoire de virologie de la ville de Wuhan ? La rumeur reprend du poids ces derniers temps. Pour un expert, la sécurité et les protocoles concernant ces structures sensibles devraient d’ailleurs être améliorés.

La rumeur qui inquiète

Selon les derniers chiffres, la Covid-19 a tué plus de 3,7 millions de personnes dans le monde. Or, le flou entourant l’origine de ce coronavirus est toujours aussi présent. S’agit-il d’un réservoir naturel ? Provient-il d’un animal ? S’est-il échappé d’un laboratoire ? Dans les premières semaines de l’épidémie, l’hypothèse d’une fuite provenant d’un laboratoire P4 de Wuhan (Chine) avait fait le buzz sur la toile. Assez rapidement mise de côté par les spécialistes, cette hypothèse a récemment effectué un retour en force après de nouvelles déclarations.

Que ces affirmations soient vraies ou fausses, l’idée qu’un virus ait pu s’échapper d’un laboratoire de virologie ne doit pas être oubliée. Dans un article publié le 31 mai 2021, la BBC a donné la parole à Hamish de Bretton-Gordon, expert britannique en armes chimiques et en contre-terrorisme. Or, cet homme estime que cette rumeur doit pousser les gouvernements à augmenter drastiquement la sécurité et les protocoles dans les laboratoires de virologie.

Wuhan laboratoire P4
Le laboratoire de virologie de catégorie P4 à Wuhan (Chine).
Crédits : Google Maps

Des laboratoires pas assez sécurisés ?

Selon Hamish de Bretton-Gordon, plusieurs laboratoires de virologie situés aux quatre coins du monde pourraient voir leur très haute sécurité flancher à tout moment. Dans ce cas, ils constitueraient des cibles idéales pour des États-voyous et autres organisations terroristes. L’expert rappelle qu’il existe une cinquantaine de laboratoires de catégorie P4 comme celui de Wuhan. Dans ces structures, les chercheurs travaillent sur les plus dangereux agents pathogènes. Or, si la sécurité de ces laboratoires est très étudiée, aucune protection n’est infaillible.

En réalité, Hamish de Bretton-Gordon estime que les risques ne concernent pas vraiment les laboratoires P4, mais plutôt ceux de catégorie P3 qui se comptent à environ 3 000 dans le monde. En effet, si les normes y sont moins strictes, les chercheurs travaillent dans ces structures sur des virus suffisamment dangereux pour susciter l’inquiétude.

L’expert estime que si le contrôle international sur les armes chimiques est plutôt efficace, ce n’est pas le cas concernant les armes biologiques et autres structures ayant potentiellement servi à les fabriquer. La Convention sur l’interdiction des armes biologiques de 1972 encadre ce type d’armes. En revanche, son influence et les contrôles prévus seraient insuffisants. Hamish de Bretton-Gordon indique que le sujet devrait être abordé le plus rapidement possible, l’idéal étant selon lui de le faire lors du prochain sommet du G7 qui se tiendra du 11 au 13 juin à Carbis Bay (Royaume-Uni).