La Terre vue de nuit : l’activité humaine sur la planète « mise en lumière » par la NASA

Crédits : NASA Earth Observatory

Le jeudi 13 avril, la NASA dévoilait d’incroyables images de notre planète de nuit pour la première fois depuis 2012, nous donnant un aperçu de la Terre « illuminée » dans les ténèbres.

Suomi NPP est un satellite météorologique en orbite autour de la Terre depuis 2011 qui réalise chaque jour des images impressionnantes de notre planète. Du haut de son orbite de 824 kilomètres d’altitude, l’engin s’inscrit dans le programme Earth Observing System (EOS) destiné à étudier en long, en large et en travers la Terre sur le long terme. Des changements atmosphériques à l’évolution des océans, en passant par l’étude de la couverture nuageuse et de la végétation, rien n’échappe à l’instrument. C’est une manière pour les chercheurs de se rendre des conditions présentes pour mieux anticiper le futur. Ces nouvelles images, les premières du genre depuis cinq ans, permettront cette fois-ci aux chercheurs de tracer les tendances démographiques, la demande en énergie ou encore de réévaluer l’expansion des villes.

Il s’agit là de la première « carte globale » de notre planète en pleine nuit depuis 2012. On y voit les plus grandes villes comme Paris, le point le plus lumineux de la France, mais aussi Londres, Moscou, la démographie côtière ou encore les montagnes enneigées de Norvège dépourvues de pollution lumineuse. Le trafic maritime est également visible. Au cœur du satellite est un instrument, « VIRS » (Visible and Infrared Scanner), capable de détecter des photons dans 22 longueurs d’onde différentes, permettant ainsi de capturer des instantanés avec une résolution encore jamais atteinte. Ces nouvelles images permettent par exemple de se rendre compte de la rapide expansion des villes indiennes (sur les vingt villes évoluant le plus rapidement entre 2015 et 2019, quatorze d’entre elles sont en Inde).

« Grâce à cet instrument, nous pouvons maintenant suivre l’évolution à court terme des perturbations dans la fourniture d’énergie dues notamment aux conflits, aux tempêtes, aux tremblements de terre et aux baisses de tension », explique Miguel Román, du Goddard Space Flight Center. « Nous pouvons également surveiller les changements cycliques induits par les activités humaines telles que l’éclairage de vacances et les migrations saisonnières. Nous pouvons suivre l’évolution progressive de l’urbanisation, de l’émigration, des changements économiques et de l’électrification ».

Le satellite Suomi NPP peut aujourd’hui scruter à peu près tous les endroits sur la Terre au moins deux fois par jour. La NASA prévoit d’ores et déjà de sortir une banque de données regroupant les rapports quotidiens concernant les lumières artificielles sur Terre dans le courant de l’année 2017. Ce projet permettra aux scientifiques de pouvoir mieux appréhender l’étude de notre consommation d’énergie.

Sur cette image de l’Europe, vous pouvez voir les montagnes enneigées de Norvège :

NASA Earth Observatory

Ici les États-Unis, découpés en deux :

NASA Earth Observatory

Ici les agglomérations urbaines qui suivent le Nil en Égypte :

NASA Earth Observatory

Ici l’Inde, l’Asie du Sud-Est, en l’Australie, en bas à droite, plongée dans l’obscurité :

NASA Earth Observatory

En vidéo :

Source : NASA