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Crédits : Eva Blanco/iStock

Passer du temps avec un chien : l’anti-stress qui booste la concentration

Comme le dit l’adage, le chien est le meilleur ami de l’Homme. Et à mesure que la recherche avance, ce fait n’a de cesse de se vérifier. D’après la science, ces animaux de compagnie ne seraient pas seulement bons pour notre humeur, mais aussi pour abaisser notre pression sanguine ou réduire nos taux de cortisol, l’hormone du stress. C’est d’ailleurs pour cela que certains hôpitaux et écoles accueillent ces animaux de compagnie dans leur enceinte pour réduire l’anxiété chez les patients et les enfants, et qu’ils pourraient être utiles dans les avions pour les passagers anxieux. Des travaux démontrent même que le simple fait de regarder son compagnon canin dans les yeux suffirait à stimuler nos taux d’ocytocine, la fameuse hormone de l’amour, de la confiance et du lien.

Une étude récente s’est cette fois intéressée plus précisément à ce qui se passe dans le cerveau humain pendant une interaction avec cet animal et vient une fois de plus souligner les bienfaits que peuvent procurer ces échanges entre l’Homme et la bête.

Des rencontres autour d’un chien évaluées

Dans le cadre de ces travaux menés par l’Université Konkuk (Corée du Sud) et publiés le 13 mars dans Plos One, les chercheurs voulaient étudier les effets d’une rencontre avec un chien pour trente adultes au cours de plusieurs activités. Pour ce faire, ils ont utilisé un électroencéphalogramme (EEG), un examen qui utilise des électrodes reliées à un ordinateur pour mesurer et enregistrer l’activité électrique du cerveau. Ils ont également reçu l’aide d’Aro, un caniche de quatre ans bien dressé (obéissance, sociabilité et non-agressivité) qui assistait les chercheurs pendant des sessions courtes pour éviter tout surmenage. Par ailleurs, les participants répondaient à des questionnaires, notamment pour autoévaluer leur réaction émotionnelle pendant les ateliers réalisés.

Il y eut huit activités qui incluaient la rencontre, le jeu, donner des friandises, brosser, faire un massage, prendre le chien dans ses bras, prendre des photos avec lui ou partir en promenade ensemble. Pendant et après toutes les activités avec le chien, les volontaires ont relaté se sentir beaucoup moins fatigués, mais également moins déprimés et stressés. Le fait de nourrir, masser ou encore câliner le chien améliorait significativement leur humeur et ils ont estimé que cela permettait de réduire leur niveau de stress.

chien caniche effets interaction sur le cerveau
Les différentes activités ici illustrées. Crédits : Onyoo Yoo, YuTong Wu, Jin Soo Han et Sin-Ae Park/Plos One, 2024

Les effets sur le cerveau en corrélation avec les impressions des participants

Les moments passés avec le chien n’affectaient pas que l’humeur des volontaires. Les données obtenues sur leur cerveau par les chercheurs étayaient en effet les impressions des participants. Les enregistrements de l’électroencéphalogramme montraient par exemple une claire augmentation des ondes bêta dans le cerveau pendant les moments de jeu, de massage ou de brossage du chien. Or, ces ondes sont souvent associées à l’attention et la concentration. Leur intensité augmentait aussi en fonction de l’intensité du contact avec l’animal. Les ondes alpha, associées à la stabilité émotionnelle et à la relaxation, se voyaient quant à elles renforcées pendant les moments de jeu ou lors de sorties dans le parc. Cela indique ainsi un état de relaxation et de repos amélioré pendant ces activités en particulier.

Comme le conclut Onyoo Yoo, le principal auteur de l’étude : « cette étude démontre que des activités spécifiques peuvent provoquer une relaxation, une stabilité émotionnelle, une attention et une concentration accrues ainsi que de la créativité en facilitant une activité cérébrale accrue. De plus, les interactions avec les chiens peuvent réduire le stress et induire une réponse émotionnelle positive. »

Cette étude sur le chien connaît quelques limites…

Les chercheurs estiment qu’ils doivent encore continuer leurs recherches avec un échantillon de participants plus important pour corroborer ces résultats. Ils rappellent en outre un biais possible lié au fait que les participants ont tous accepté de rejoindre l’étude parce qu’ils aiment ces animaux. On peut donc se demander si les données obtenues pourraient être différentes avec un autre animal ou avec des personnes qui n’apprécient pas ces animaux domestiques en particulier. Par le passé, il avait déjà été démontré que le fait d’aimer les animaux était un prérequis essentiel pour garantir l’efficacité de la zoothérapie.

Malgré cela, l’équipe estime que cette étude « apporte une information précieuse pour expliciter les effets thérapeutiques et les mécanismes sous-jacents aux interventions en zoothérapie ». En outre, beaucoup d’études antérieures sur le sujet avaient une méthode plus holistique et se contentaient généralement de mesurer les taux d’hormones avant et après les interactions. Les scientifiques coréens espéraient donc proposer une nouvelle approche.

Julie Durand

Rédigé par Julie Durand

Autrefois enseignante, j'aime toujours autant partager mes connaissances et mes passions avec les autres. Je suis notamment passionnée par la nature et les technologies, mais aussi intriguée par les mystères nichés dans notre Univers. Ce sont donc des thèmes que j'ai plaisir à explorer sur Sciencepost à travers les articles que je rédige, mais aussi ceux que je corrige.