Le plus grand télescope à miroir liquide du monde observera bientôt l’Univers

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Situé dans l’Himalaya indien à près de 2 500 mètres d’altitude, le télescope international à miroir liquide (ILMT) de quatre mètres est le premier télescope du genre à être construit spécifiquement pour l’astronomie. La structure entamera bientôt ses premières observations.

La technologie du miroir liquide

La plupart des télescopes utilisent des miroirs en verre de forme parabolique, ce qui permet de mieux focaliser la lumière de l’espace lointain. La mise en forme de ces matériaux solides nécessite cependant beaucoup d’efforts (moulage du verre et préparation de la surface pour recevoir un film d’aluminium réfléchissant, entre autres points). Aussi, depuis plusieurs années, des chercheurs se concentrent sur des miroirs liquides, dont le corps réfléchissant est un liquide. Ils sont en effet beaucoup plus rentables que les télescopes conventionnels.

La technologie du télescope à miroir liquide (LM) est relativement simple. Trois composants sont nécessaires : une coupelle contenant un métal liquide réfléchissant, un ​palier à air ​sur lequel ​peut reposer le ​miroir repose et un système d’entraînement.

Situé dans l’Himalaya indien, à une altitude de 2 450 mètres, le télescope international à miroir liquide (ILMT) est constitué d’une fine couche de mercure liquide qui flotte sur environ dix microns d’air comprimé. « À titre de comparaison, un cheveu humain a une épaisseur d’environ soixante-dix microns« , souligne Paul Hickson, un astronome de l’Université de la Colombie-Britannique qui a aidé à développer le télescope. Le miroir tourne sur lui-même toutes les huit secondes. Cette rotation amène le mercure à former une forme parabolique, comme une lentille de contact.

À titre d’information, la structure n’a coûté que deux millions de dollars, tandis que le télescope optique et son miroir en verre de 3,6 m de diamètre, construit sur le même site par le même consortium, en a coûté dix-huit millions. Comme dit plus haut, ce type d’approche permet de faire énormément d’économies.

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Vue de dessus de l’ILMT montrant le miroir de mercure liquide recouvert d’un mince film de mylar. Source : Aries

Des observations de juin à octobre

À la différence d’autres télescopes, celui-ci ne peut en revanche être fixé que dans une seule position. Autrement dit, il n’observera qu’une seule bande du ciel dictée par la rotation de la Terre. Focalisé sur une seule zone, il sera néanmoins bien adapté pour repérer des objets transitoires comme les supernovas et les astéroïdes.

« Les données collectées seront parfaitement adaptées pour effectuer une étude de variabilité photométrique et astrométrique profonde sur une période de cinq ans en général« , détaille Jean Surdej, directeur de projet et astrophysicien à l’Université de Liège, en Belgique.

L’ILTM, fruit d’une collaboration entre des institutions indiennes, belges, polonaises, ouzbeks et canadiennes, entamera ses premières observations scientifiques cette année. Il fonctionnera d’octobre à juin chaque année et fermera ses portes pendant la saison des pluies en Inde.