Une nouvelle technologie pour donner une dimension écologique à l’industrie sidérurgique

barres de fer
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Le monde a déjà entamé sa transition énergétique et évidemment, les industriels doivent absolument prendre ce virage. Récemment, des chercheurs britanniques ont dévoilé une technologie dont l’objectif est très ambitieux : verdir l’industrie sidérurgique. Par ailleurs, au-delà de l’aspect environnemental de ce projet, les économies réalisées pourraient être exceptionnelles.

Une industrie très polluante

L’industrie sidérurgique gère depuis ses débuts les technologies d’obtention de la fonte, du fer et de l’acier à partir de minerai de fer. Les produits issus de ce procédé sont assez variés, les plus populaires étant ceux servant à la construction de bâtiments, de navires, sans oublier les incontournables boites de conserve. Seulement voilà, l’industrie sidérurgique fait partie des industries très polluantes, représentant pas moins de 9 % des émissions mondiales de CO2.

Une publication de février 2023 dans le Journal of Cleaner Production relate une nouvelle méthode de production. Mise au point par des scientifiques de l’Université de Birmingham (Royaume-Uni), celle-ci pourrait réduire de 90 % les émissions de CO2 de l’industrie sidérurgique. Mais comment ceci est-il possible ?

métal liquide
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Accélérer la transition et réaliser des économies

Rappelons tout d’abord que pour produire de l’acier, les industriels font appel au coke, un type de charbon servant de carburant à des hauts-fourneaux, ces derniers ayant pour mission de fondre un minerai. Sans surprise, ce procédé génère d’importantes quantités de CO2. Les chercheurs britanniques expliquent que leur technologie peut convertir le CO2 en monoxyde de carbone afin de réutiliser ce dernier pour la réaction du minerai.

Les chercheurs rappellent que les mesures de décarbonisation de l’industrie sidérurgique actuellement à l’étude se basent sur une suppression progressive des usines existantes et sur l’installation de fours à arc électrique, dont l’alimentation provient d’une source d’énergie renouvelable. Néanmoins, construire ce type de four coûte très cher, rendant le changement économiquement impossible dans le laps de temps restant au regard des objectifs fixés dans le cadre des accords de Paris en 2015. Or, la méthode des scientifiques pourrait selon eux permettre d’aller un peu plus rapidement. Or, l’espoir est réellement de mise puisque ces derniers ont déjà effectué un dépôt de brevet et travaillent actuellement sur un développement à grande échelle.

Enfin, selon une étude du Climate Accountability Institute (PDF en anglais / 16 pages) publiée en 2017, 25 multinationales et entreprises publiques seraient à l’origine de 71 % des émissions de CO2 dans le monde depuis 1988. Ceci montre qu’en premier lieu, les grandes entreprises doivent montrer la voie aux plus petites afin de réussir l’actuelle transition énergétique et écologique, et ce peu importe le secteur d’activité.