Il y a quelques mois, un avion de chasse a abattu un ballon espion chinois près des États-Unis. Une enquête a été rapidement ouverte et les résultats des investigations grâce aux débris récupérés en mer ont été dévoilés il y a peu. L’analyse du contenu du ballon a révélé une surprise, bien qu’il reste encore quelques zones d’ombre autour de cette affaire.
Un ballon mis en échec
Le 4 février 2023, un avion de chasse furtif F-22 Raptor a abattu un ballon chinois « espion » dans l’océan Atlantique, au large de la Caroline du Sud. Peu après, les autorités ont ouvert une enquête afin d’en savoir davantage sur l’engin. Deux jours plus tôt, dans un communiqué officiel, Pat Ryder, l’attaché de presse du Pentagone, affirmait pourtant que le ballon se déplaçait à une altitude bien au-dessus du trafic aérien commercial et ne présentait pas de menace pour les personnes au sol. L’appareil a été repéré une première fois le 28 janvier 2023 près des îles Aléoutiennes en Alaska, avant d’osciller autour de la frontière entre les États-Unis et le Canada.
Dans un premier temps, il est utile de rappeler que selon Pékin, le ballon servait seulement à la collecte d’informations scientifiques, en particulier météorologiques. Côté États-Unis, les experts assurent également qu’aucune information sensible n’a été transmise au gouvernement chinois. Toutefois, la volonté des Chinois aurait été de surveiller des sites militaires stratégiques américains.
Des pièces provenant aussi des États-Unis
Dans les débris récupérés par les autorités américaines le 8 février 2023, les experts ont retrouvé une technologie capable de capturer des informations à partir du sol ainsi que des outils pour collecter et transmettre ces mêmes données. Les enquêteurs ont affirmé que certaines pièces étaient disponibles à la vente, notamment en ligne, aux États-Unis, tandis que d’autres provenaient bien de Chine. Le fait est que certaines pièces se destinaient à la collecte et à la transmission de données n’ayant pas réellement de vocation scientifique.
Une question demeure : pourquoi aucune donnée n’a pu être communiquée à la Chine par le ballon ? La réponse restera sans doute un mystère, car le Pentagone n’a pas jugé opportun de livrer cette information. Ainsi, personne ne sait si cela est lié à un dysfonctionnement matériel ou à une potentielle réaction rapide de l’armée de l’air américaine.
Dans cette affaire, les Chinois sont par ailleurs très tendus. En effet, le gouvernement chinois a menacé de prendre des mesures dans le cas où les États-Unis osaient publier le rapport d’enquête à propos du ballon espion.