Tout récemment, des chercheurs néerlandais en psychologie ont détaillé une technique très simple permettant de savoir si quelqu’un ment. Plusieurs expériences ont été menées afin de vérifier son efficacité sur les mensonges. Le secret n’est autre que le niveau de détails caractérisant les affirmations de l’interlocuteur.
Un taux de réussite de près de 80 %
Un ami vous raconte son week-end, mais vous le suspectez de mentir ? En effet, son discours vous semble faux, mais impossible d’en avoir le cœur net. Selon une publication dans la revue Nature human behaviour le 20 mars 2023, une technique permet de savoir si quelqu’un est en train de mentir avec une efficacité quasi optimale. Pour les chercheurs en psychologie de l’Université d’Amsterdam (Pays-Bas), il s’agit de se concentrer sur le niveau de détails du discours de la personne.
Les scientifiques ont émis l’hypothèse qu’une description complète sur le lieu, la date ainsi que les personnes présentes dans l’histoire serait un gage d’honnêteté. Dans le cas contraire, il y a de fortes chances que ce même discours soit fictif. Les chercheurs estiment que cette méthode permettant de démasquer un menteur a un taux de réussite de près de 80 %.
Mieux que le détecteur de mensonges
Afin de prouver leur théorie, les experts ont mené pas moins de neuf expériences réunissant 1 445 volontaires. Ces participants ont été invités à donner leur avis sur des transcriptions vidéo, des interviews en direct ainsi que des déclarations écrites. Le sujet de ces contenus mettait en scène des étudiants ayant simulé un vol avant de mentir à ce sujet ou encore d’autres ayant simplement effectué une balade sur le campus de l’université avant de raconter la vérité dans leurs propos.
Les chercheurs ont demandé à une partie des volontaires de se concentrer sur un seul indice, à savoir le niveau de détails dans l’histoire qui leur était racontée. Ces détails concernaient à la fois la description du lieu, les actions qui se sont déroulées ainsi que les personnes ou objets concernés. L’autre partie des volontaires n’a reçu aucune consigne particulière. Selon les résultats, les participants ayant focalisé leur attention sur ces détails ont obtenu une précision se situant entre 59 à 79 %. Les autres participants ont obtenu des résultats aléatoires, autrement dit relevant totalement du hasard.

Pour les experts, se concentrer sur de multiples signaux comportementaux ne permet pas d’atteindre une réelle précision pour distinguer le vrai du faux. Même chose au niveau des polygraphes, c’est-à-dire les détecteurs de mensonges. Il semble que le niveau de détails dans l’histoire que raconte une personne suspecte laisse beaucoup moins de place au hasard et aux stéréotypes que les solutions actuellement utilisées, et ce, même par les professionnels entraînés.