La technique de ce scarabé femelle pour réduire la libido du mâle après la naissance des petits

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Quand il s’agit de s’occuper de sa progéniture, rien d’autre ne compte chez la femelle scarabée. Ainsi, elle est capable de se rendre elle-même stérile de manière temporaire, ainsi que de libérer une phéromone anti-aphrodisiaque pour dissuader le mâle de copuler.

Afin d’être en mesure d’assurer pleinement la maternité, la femelle scarabée est capable de créer les conditions nécessaires pour empêcher toute distraction. Selon une étude publiée mardi 22 mars dans Nature Communications par des chercheurs de l’Université d’Ulm en Allemagne, la femelle scarabée est capable de se rendre volontairement et temporairement stérile.

« C’est assez logique. Pourquoi perdre du temps et de l’énergie à s’accoupler quand on ne peut pas produire d’œufs et qu’il est important d’élever sa progéniture? » déclare Sandra Steiger de l’Université d’Ulm en Allemagne. Le soin apporté à la progéniture commence même avant la naissance, chez cette espèce de scarabée appelée nécrophore. En effet, elle enterre des cadavres de petits animaux dans des trous où elle déposera ensuite les œufs, pour que les larves puissent s’en nourrir dès leur naissance.

Mais malgré cet apport de nourriture, les larves ont besoin des soins des deux parents, puisque chez les nécrophores, le mâle s’occupe tout autant de la progéniture que la femelle. Donc, pour que les deux parents puissent se concentrer pleinement sur cette tâche, la femelle se charge de les libérer de toute pulsion sexuelle. D’abord, pour elle-même, la femelle nécrophore produit une hormone qui la rend stérile tant que ses larves ont besoin de ses soins. « Chez les humains, nous savons que c’est le stimulus des tétées (si elles sont intenses) qui provoque une stérilité temporaire, explique la chercheuse. Chez les coléoptères, nous avons constaté qu’elle est causée par la présence de jeunes larves », explique Sandra Steiger.

Ensuite, pour le mâle, la femelle est capable de produire une phéromone anti-aphrodisiaque. « C’est la première étude qui révèle que des mères communiquent leur infertilité au partenaire masculin pendant la période des soins parentaux, note la chercheuse. La femelle produit elle-même cette phéromone pour empêcher le mâle de copuler ». Ainsi, toute l’énergie dont disposent les deux parents peut être ciblée sur le soin porté à la progéniture.

Source : AFP