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Cette technique ancestrale permet d’économiser l’eau durant les épisodes de sécheresse

Dans un reportage récent, un éleveur a détaillé une ancienne technique ayant pour objectif d’économiser l’eau de pluie par temps sec. Cette méthode se nomme curieusement « planter l’eau de pluie ». Si l’expression peut étonner au premier abord, il n’en demeure pas moins que la technique se montre plutôt efficace. Comment fonctionne-t-elle ?

Un bénéfice pour les animaux de prairie

Un peu partout dans le monde, le réchauffement climatique amplifie différents phénomènes météorologiques, dont les épisodes de sécheresse intense. En février 2023, des travaux ont ainsi démontré que les sécheresses observées depuis 2015 en Europe sont d’une ampleur inégalée depuis au moins quatre siècles. D’autres recherches menées en 2022 ont permis d’identifier les régions du globe menacées de « méga-sécheresses » permanentes.

Face à ce problème désormais récurent, les agriculteurs et éleveurs sont les premiers à en ressentir les effets puisque leur production est directement menacée. Le 28 avril 2023, un reportage de France 3 a d’ailleurs mis en lumière une technique pour lutter contre la sécheresse. Elle est notamment utilisée par Clément Damiens, un éleveur de brebis vivant en Ardèche.

L’intéressé creuse des fossés en amont du ruisseau traversant son exploitation. Ainsi, lorsque la pluie arrive, l’eau passe par les fossés avant de rejoindre le ruisseau et irrigue par conséquent les prés de manière efficace. Cela permet non seulement aux animaux de bénéficier d’une herbe de meilleure qualité, mais également de leur offrir un point d’eau pour s’abreuver. Par ailleurs, cette technique porte un nom assez étonnant : « planter l’eau de pluie ».

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Crédits : capture vidéo / France 3

Limiter la sécheresse et faire revenir la biodiversité

Cette technique présente plusieurs avantages. En effet,  outre le bénéfice direct pour les animaux, la méthode permet de ralentir le ruissellement de l’eau et facilite son infiltration dans les sols. En créant des cuves de stockage naturelles, cela permet également de conserver l’excédent du bassin et finalement de ralentir la fuite de l’eau vers le ruisseau. Pour l’heure, Clément Damiens a creusé quatre fossés de 50 cm de profondeur sur une distance de deux kilomètres.

Par ailleurs, l’exploitant a également eu l’idée de planter environ 2 000 arbustes le long de son installation. L’objectif ? Favoriser la biodiversité. La haie d’arbustes permet aussi de protéger les fossés du vent et offre donc un meilleur stockage de l’eau.

Rappelons tout de même que la quantité totale d’eau provenant des précipitations ne fait pas forcément l’objet d’une diminution. En revanche, ces mêmes précipitations sont de plus en plus irrégulières, ce qui a pour conséquence de favoriser les épisodes de sécheresse parfois très longs. Ainsi, les techniques ancestrales comme « planter l’eau de pluie » peuvent être très intéressantes. D’ailleurs, cette méthode pourrait être reprise par d’autres agriculteurs et éleveurs dans un futur très proche.

Yohan Demeure

Rédigé par Yohan Demeure

Licencié en géographie, j’aime intégrer dans mes recherches une dimension humaine. Passionné par l’Asie, les voyages, le cinéma et la musique, j’espère attirer votre attention sur des sujets intéressants.