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Tchouri et Rosetta seront au plus près du Soleil ce jeudi

Crédits : ESA

C’est ce jeudi 13 août que la comète Tchouri, toujours accompagnée de la sonde européenne Rosetta, doit atteindre son périhélie, qui définit le point sur son orbite qui est le plus proche du soleil. Un moment déterminant dans la recherche des origines de la vie sur Terre.

Les scientifiques espèrent que les jets de gaz, très puissants sous l’effet de la chaleur, permettront d’attraper des particules organiques laissées par la formation du Système Solaire et piégées depuis 4,6 milliards d’années dans la glace de « Tchouri ». Les comètes sont des petits corps du système solaire constitués d’un noyau fait de glace, de matériaux organiques et de roches, et entourés de poussières et de gaz.

En approchant du soleil, les glaces souterraines de la comète se transforment en vapeur, déclenchant des tempêtes de gaz et de poussières et projetant des particules. « C’est le moment où il y aura le plus d’action », a déclaré à l’AFP Mark McCaughrean, conseiller scientifique à l’Agence Spatiale Européenne (ESA). Le scénario le plus excitant serait que le « cou du canard » se brise (Tchouri est souvent comparé à un canard de bain) révélant de la matière enfouie. « Voilà vraiment le Saint-Graal… pour voir l’intérieur de la comète » s’enthousiasme McCaughrean, même si de nombreux scientifiques pensent que la comète est trop stable pour se briser.

La comète 67P/Tchourioumov-Guérassimenko (Tchouri) sera donc à son périhélie ce jeudi vers 4 h (2 h GMT). Elle sera alors à une distance de 186 millions de kilomètres du soleil, avant de s’en éloigner en suivant la longue courbe elliptique de son orbite de 6 ans et demi. « Nous cherchons des matériaux vierges qui pourraient sortir de sous la couche de poussière laissée par le dernier périhélie », explique Mark McCaughrean.

Étant donné que le robot spatial européen Philae reste muet depuis plus d’un mois, ce sera à Rosetta, la sonde, d’attraper ces particules. Elle se trouve à environ 300 km de la comète et ne peut pas s’en rapprocher sans risquer de se perdre dans la tempête de gaz. Il est en effet possible pour les instruments de Rosetta d’attraper des particules malgré sa distance actuelle, seulement les concentrations seront bien plus faibles, et « elle pourrait ne jamais attraper les rares », précise McCaughrean.

Les scientifiques pourront également, grâce aux clichés pris par Rosetta, comparer l’aspect de la comète avant et après son périhélie. Ces images, les échantillons de gaz et les autres mesures effectuées par la sonde devraient apporter de nouvelles informations sur la composition de la comète et sur son cycle. Quand la comète se sera à nouveau éloignée du soleil et que ses tempêtes de gaz se calmeront, les scientifiques espèrent rétablir le contact avec le précieux petit robot, lui qui reste muet depuis le 9 juillet dernier, date du dernier signal.

 

Source : AFP

– Crédits photo : ESA

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Rédigé par David Louvet-Rossi