Selon une étude récente, les sangliers d’Allemagne et d’Autriche sont plus concernés par de hauts niveaux de radioactivité que d’autres animaux. Si la catastrophe nucléaire de Tchernobyl a sa part de responsabilité en ce qui concerne ce phénomène, il ne s’agit toutefois pas de la seule et principale raison. Les chercheurs ont en effet évoqué des essais nucléaires datant d’avant la Seconde Guerre mondiale.
Des retombées d’essais nucléaires
Les chasseurs qui vivent en Allemagne et en Autriche seraient bien avisés de ne pas cibler le sanglier et encore moins le consommer. C’est en tout cas ce qu’affirme une étude publiée dans la revue Environmental Science & Technology le 30 août 2023 par des chercheurs de l’Institut de radioécologie et de radioprotection de l’Université Leibniz à Hanovre (Allemagne). Les auteurs mettent en garde contre des niveaux de radioactivité très hauts chez les sangliers dans ces deux pays.
Selon l’étude, la catastrophe nucléaire de Tchernobyl explique la présence de césium dans la viande de sanglier. Néanmoins, il ne s’agit pas de la principale raison. Les chercheurs ont en effet souligné une contribution plus que significative du césium radioactif provenant de retombées d’essais nucléaires qui se seraient déroulés dans la région il y a entre 60 et 80 ans.
Il faut savoir que cette affirmation est nouvelle, car jusqu’à aujourd’hui, la contamination d’origine nucléaire des sangliers en Europe centrale était imputée à la catastrophe de 1986 en Ukraine. Rappelons au passage que les césiums 135 et 137 (des isotopes) dont très dangereux pour les êtres humains ainsi que pour les sols, la végétation et les animaux.
Pourquoi les sangliers sont-ils aussi touchés ?
Les chercheurs ont souligné le fait que ces dernières années, les niveaux de radioactivité ont baissé chez tous les animaux chassés sauf chez le sanglier. Si cela peut paraître très surprenant au premier abord, l’explication est tout à fait logique. Effectivement, les sangliers consomment abondamment des champignons et des truffes souterraines et se trouvent ainsi en première ligne dans la « récupération » des résidus de césium.
Selon les résultats de ces travaux, 88 % des échantillons de viande de sanglier ayant fait l’objet de tests en Allemagne présentaient des taux de césium radioactif allant au-delà des limites réglementaires en vigueur. Et si l’on applique les normes japonaises, le taux d’échantillons dangereux monterait à 100 %.
Si à l’origine, la catastrophe de Tchernobyl était le « coupable idéal », les chercheurs estiment que les essais nucléaires débutés dès 1939 avec le IIIe Reich sont responsables de la contamination des sangliers à hauteur de 68 %.
