Tchernobyl, bientôt le symbole fort d’une transition énergétique ?

Crédits : Ingmar Runge / Wikipedia

Plus de trente ans après la catastrophe de Tchernobyl, le site est désormais considéré comme le nouveau futur symbole de la transition énergétique de l’Ukraine. Une ferme solaire géante y sera construite, une reconversion synonyme d’espoir. Le site sera également entouré par une grande réserve naturelle.

La catastrophe s’est produite le 26 avril 1986 lorsque le réacteur N° 4 de la centrale nucléaire de Tchernobyl (Ukraine, URSS) est entré en fusion et a provoqué l’explosion de la structure. Il s’agit de la plus grande catastrophe nucléaire de l’histoire, rien que ça !

Depuis quelques années, le site de Tchernobyl fait couler beaucoup d’encre, surtout en ce qui concerne la nature qui y reprendrait ses droits. Que ce soit la faune ou la flore, l’absence totale de l’Homme leur a permis de réinvestir la zone la plus contaminée et déclarée inhabitable par l’homme à l’époque. Des scientifiques se sont d’ailleurs fortement intéressés à ce phénomène depuis.

Est-ce cette évolution inattendue qui aurait inspiré l’état ukrainien et les investisseurs intéressés par le nouveau projet concernant Tchernobyl ? Peut-être. Reste que désormais, l’Ukraine veut faire de la zone le fer de lance d’une prochaine transition énergétique en y installant une gigantesque ferme solaire contenant des milliers de panneaux solaires et accompagnée d’une immense réserve naturelle.

« Nous avons reçu des propositions d’entreprises qui sont intéressées par l’idée de louer le terrain afin d’y construire des centrales solaires. Nous ne cherchons pas à tirer profit de l’utilisation du terrain, nous cherchons à tirer profit de l’investissement », explique Ostap Semerak, ministre ukrainien de l’Écologie et des Ressources naturelles, à la chaîne Bloomberg.

Une bonne douzaine d’investisseurs internationaux sont très intéressés par l’initiative. Chacun semble vouloir contribuer au projet : par exemple, deux investisseurs chinois proposent à eux seuls une ferme capable d’atteindre 1 gigawatt de production, tandis qu’un industriel allemand propose 500 mégawatts. Le total des projets proposés à l’Ukraine comptabiliserait une capacité de production de 2 gigawatts, soit assez pour subvenir aux besoins de 750 000 foyers !

L’Ukraine désire fortement entamer une transition énergétique digne de ce nom et se montre alors très ouverte en ce qui concerne Tchernobyl afin d’en faire un symbole fort. Actuellement, 50 % de l’énergie produite par le pays provient du nucléaire, pour 40 % issu des centrales thermiques (charbon principalement), 7 % via l’hydroélectrique et enfin, seulement 3 % pour l’éolien et le solaire.

Sources : L’Usine NouvellePositivRL’ObsBloomberg