Pourquoi tant de bébés sont-ils conçus lors des fêtes de fin d’année ?

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Nous connaissons quasiment tous quelqu’un qui est né en septembre, le mois où les taux de natalité atteignent leurs sommets. Existe-t-il alors réellement une sorte de « baby-boom » qui ferait suite aux fêtes de fin d’années ? Une nouvelle étude globale semble indiquer que oui.

« La montée du Web et des médias sociaux fournit le pouvoir sans précédent d’analyser les changements à grande échelle dans l’humeur et le comportement collectif des gens. Cette étude est le premier point de vue au niveau planétaire sur la reproduction humaine en ce qui concerne l’humeur des gens et l’intérêt pour le sexe en ligne », explique Luis M. Rocha, professeur à l’Université de l’Indiana et auteur de l’étude publiée dans la revue Scientific Reports.

Cette étude est globale puisqu’elle se base sur des données provenant d’environ 130 pays, des informations allant de 2004 à 2014 qui incluent notamment des mots de recherche Google appartenant au domaine du sexe. Il y est révélé que l’intérêt collectif pour le sexe grandit de manière significative aux périodes des grandes célébrations culturelles ou religieuses, avec une hausse nette de l’utilisation du mot « sexe » ou d’autres termes appartenant à son champ lexical dans nos recherches sur Internet. Ces pics de recherches se traduisent, neuf mois plus tard, par une augmentation du nombre de naissances.

De plus, ce même phénomène a pu être repéré dans deux cultures différentes au moment de leurs grandes fêtes traditionnelles respectives, à savoir Noël, pour les pays à majorité chrétienne et l’Aïd el-Fitr, pour les pays à majorité musulmane. Le cas de l’Aïd el-Fitr est significatif puisque le jour de l’Aïd se déplace chaque année, et les effets observés changent avec lui.

Cette nouvelle étude vient donc contredire les nombreuses autres précédentes qui citaient les changements saisonniers de la biologie humaine pour expliquer ce phénomène. « Nous n’avons pas observé de renversement du taux de natalité ou d’intérêt en ligne pour les tendances sexuelles entre les hémisphères nord et sud, quelle que soit la distance de l’équateur à laquelle vivaient les gens. Au contraire, l’étude a trouvé que la culture, mesurée par l’humeur en ligne, était le principal moteur du comportement cyclique sexuel et reproductif des populations humaines », explique Luis M. Rocha.

Pour expliquer ce fort gain en intérêt pour le sexe durant ces périodes de fêtes, le chercheur évoque une humeur collective globalement plus positive que durant le reste de l’année. Durant ces périodes, les gens semblent tout simplement plus heureux. « Nous observons que Noël et Aïd el-Fitr sont caractérisés par des humeurs collectives distinctes qui sont en corrélation avec l’augmentation de la fertilité. Peut-être que les gens se sentent plus motivés à agrandir leurs familles pendant les vacances quand l’accent est mis sur l’amour et les cadeaux pour les enfants. La saison de Noël est aussi associée à des histoires sur l’enfant Jésus et la Sainte Famille », ajoute Luis M. Rocha.

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