La taille des vagues scélérates largement sous-estimée jusqu’à aujourd’hui

vague scélérate
Crédits : chaiyapruek2520 / iStock

Selon une étude britannique récente, la science pensait les vagues seulement en deux dimensions jusqu’à présent. Il était donc important de mettre à jour les connaissances humaines sur ce sujet. Les chercheurs ont alors affirmé que la taille des vagues scélérates a toujours été sous-estimée.

Plus d’une centaine de mètres de hauteur

Pour rappel, les vagues scélérates sont des vagues océaniques colossales qui peuvent atteindre la hauteur d’un immeuble de dix étages. Toutefois, nous parlons généralement de vague scélérate lorsqu’une vague au moins deux fois plus haute que la houle environnante se forme. Représentant un risque significatif pour la navigation maritime, elles pourraient aussi impacter les plateformes pétrolières ou encore les parcs éoliens offshores.

Des chercheurs de l’Université d’Oxford (Royaume-Uni) ont publié des travaux dans la revue Nature le 18 septembre 2024, dont les résultats sonnent comme une mise en garde. Alors que les recherches les plus anciennes sur les vagues scélérates évoquent une hauteur maximale d’une trentaine de mètres, les scientifiques britanniques parlent plutôt d’une amplitude jusqu’à quatre fois supérieure, soit environ 120 mètres.

Pour parvenir à cette conclusion, les chercheurs ont construit un réservoir qui peut générer des vagues provenant de plusieurs directions. Produites en 3D, elles étaient ainsi similaires à celles que l’on trouve habituellement dans les océans.

bassin vagues scélérates
Crédits : McAllister, M.L., Draycott, S., Calvert, R. et coll. Nature 633, 601–607 (2024).

Une meilleure compréhension des vagues scélérates

Les chercheurs ont indiqué qu’auparavant, les recherches utilisaient des données en 2D. Cependant, cela ne laisse d’autre choix que d’ignorer certaines forces, et donc de réaliser des calculs erronés. En effet, l’océan est bel et bien en 3D et la physique des vagues est très complexe. Par ailleurs, alors que les premiers travaux sur les vagues en 3D se faisaient dans des bassins carrés peu fonctionnels, les chercheurs britanniques ont cette fois utilisé un bassin circulaire. Bardé de 168 générateurs de vagues, ce bassin a permis de produire des simulations très proches de la réalité.

« Nos observations remettent en question la validité des méthodes de pointe utilisées pour calculer la dissipation d’énergie et pour concevoir des structures offshore dans des mers à forte répartition directionnelle », peut-on lire dans l’étude. Dans un premier temps, cette nouveauté a permis de corriger certaines idées fausses, notamment en ce qui concerne la manière dont les vagues finissent par se briser et le moment où cela se produit. Plus largement, l’évolution de la connaissance des vagues scélérates pourrait servir aux ingénieurs dans le cadre de la conception de structures plus résistantes aux forces à l’œuvre.