La taille du crâne limite l’intelligence, info ou intox ?

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Le cerveau est un organe très complexe et il peut être logique de se poser des questions sur la taille du crâne humain. Cependant, il s’avère que le fait de penser que l’intelligence puisse être limitée par la taille du crâne (et donc du cerveau) est une vision biaisée.

Au cours de l’évolution, le volume du cerveau humain est passé d’environ 600cm3 (Homo habilis) à environ 1500cm3 (Homo sapiens neanderthalensis). Cependant, il faut savoir que la taille du cerveau n’est pas si importante et qu’il est plus opportun de lorgner sur la quantité de neurones présents et même davantage au niveau des connexions entre ceux-ci (synapses). Preuve en est : durant l’évolution, une réduction de la taille du cerveau a été démontrée chez les Homo sapiens sapiens que nous sommes (1350cm3).

Un article de Sciences et Avenir avait interrogé en 2014 le scientifique Philippe Vernier, de l’unité de recherche Neurobiologie et développement du CNRS. L’intéressé expliquait clairement que l’Homme avait un des plus gros cerveaux parmi les espèces vivantes sur Terre, mais pas le plus imposant, citant l’exemple de la baleine bleue. De plus, l’homme n’est pas le mieux loti en termes d’allométrie, une notion dans ce cas relative à la proportion de la taille du cerveau par rapport à celle du corps.

Bien que la taille ne constitue donc pas vraiment un signe de grande intelligence, il est éventuellement possible d’imaginer qu’avec une boite crânienne plus large, le cerveau pourrait avoir une taille plus conséquente et donc, développer des capacités bien plus importantes qu’aujourd’hui. En réalité, il s’agit d’une question qui semble avoir très peu de sens et pour le comprendre, il faut s’intéresser à un fait de l’évolution de l’anatomie.

En effet, l’évolution humaine a permis à l’homme de se redresser progressivement. Ainsi, l’homo sapiens est doté d’un bassin plus étroit afin de favoriser une posture bipède, évidemment bien plus pratique en ce qui concerne la marche debout. En somme, comment imaginer qu’avec une boite crânienne plus grande qu’aujourd’hui, les nouveau-nés puissent se frayer un chemin dans le bassin de la mère afin d’en sortir ?

En définitive, il est peu pertinent d’imaginer des humains avec un cerveau plus imposant, sauf en considérant que la morphologie des femmes puisse changer un jour, mais cela est une autre histoire…

Sources : Science & VieDoctissimo – Sciences et Avenir