Conquête spatiale : à qui appartient la Lune ?

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Alors que la Lune fait de plus en plus l’objet de convoitises, une question se pose : à qui appartient-elle ? Peut-on l’exploiter, ou même la revendiquer ? Faisons le point.

Il n’y a pas si longtemps que ça, le fait de planter un drapeau national sur une terre nouvellement découverte revenait à revendiquer ce territoire. La pratique était courante – la France en a d’ailleurs beaucoup profité – au point d’avoir été pleinement intégrée par les communautés. C’est pourquoi, lorsque les États-Unis ont entrepris de se poser sur la Lune en 1969, de nombreux pays ont souligné la nécessité d’encadrer juridiquement cette mission complètement folle. Autrement, la vue d’un drapeau américain planté sur le sol lunaire aurait entraîné pas mal de déconvenues politiques.

Un traité de l’espace

Des discussions ont eu lieu dans les années 60, pour finalement aboutir à la signature de nombreux pays, le 27 janvier 1967, du Traité de l’Espace. Dont les États-Unis et l’Union soviétique, les deux superpuissances de l’époque. Les signataires, qui avaient alors convenu que la « colonisation » sur Terre avait été à l’origine de terribles souffrances, s’étaient donc engagés à ne pas répéter les mêmes erreurs. La Lune devint alors un « bien commun » de l’humanité, et personne ne peut se l’approprier.

Ainsi, il ne faut pas voir le planter de drapeau américain comme un affront à ce traité. Les États-Unis étaient bien conscients qu’une telle intention serait parfaitement inutile. Le fait de présenter la bannière étoilée était simplement un moyen de « marquer le coup ». De rendre hommage à celles et ceux qui avaient contribué à cet incroyable exploit, ici sur Terre. Dont les contribuables américains.

N’oublions pas également que chaque astronaute venu se poser sur la Lune portait une plaque sur laquelle était inscrit : « Nous venons en paix au nom de toute l’humanité ». Et non « Nous venons en paix au nom des États-Unis ». Une fois sur la surface lunaire, Armstrong a également dit les mots suivants : « C’est un petit pas pour l’homme, mais un bond de géant pour l’humanité ». Et non « un bond de géant pour les États-Unis ».

On rappelle, par ailleurs, que des dizaines de kilos d’échantillons lunaires ont été ramenés sur Terre au cours des différentes missions Apollo. Et que la grande majorité de ces roches ont été partagées avec d’autres pays, dont la Russie, dans le but de les étudier.

La Lune n’appartient à personne, selon un traité signé en 1967. Crédits : Wikipedia

Qu’en est-il de l’exploitation des ressources ?

C’est là que les choses se compliquent un peu. Sur le papier donc, la Lune n’appartient à personne. Mais le traité de 67 ne faisait pas mention de l’exploitation de ses ressources. C’est pourquoi, en 1979, la communauté internationale a rédigé un nouveau traité dans le but de réglementer la question. Il sera donc accepté de pouvoir exploiter les ressources locales, mais si et seulement si tout cela se fait « au bénéfice et dans les intérêts de tous les pays ».

Le « problème », c’est que cette fois, seuls 15 pays ont signé (dont la France). Mais pas les États-Unis. Ni la Chine ni la Russie. Autrement dit, aucune des superpuissances spatiales. On imagine alors que ces trois grands pays avaient d’ores et déjà des vues sur l’hélium-3, un potentiel supercarburant pour fusées disponible sur la Lune. Sans oublier l’exploitation des astéroïdes, également concernés par ce traité.

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