Les tachyons seraient compatibles avec la théorie de la relativité restreinte

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Une illustration véhiculant l'idée d'un Internet quantique spatial, qui semblerait, comme la particule hypothétique d'un tachyon, dépasser la lumière. Une illustration véhiculant l'idée d'un Internet quantique spatial. Crédits : Pixabay/CC0 Domaine public

L’Univers regorge de mystères. Parmi les plus fascinants se trouve la question des tachyons, ces particules hypothétiques qui seraient capables de voyager plus vite que la lumière. Bien que leur existence soit encore spéculative, des recherches récentes suggèrent qu’elles pourraient être compatibles avec la théorie de la relativité restreinte d’Einstein. Quelles seraient les implications de leur existence sur notre compréhension de l’Univers ?

Qu’est-ce qu’un tachyon ?

Les tachyons sont des particules hypothétiques censées se déplacer toujours plus vite que la lumière. Introduits dans le cadre de la physique théorique, ces objets sont souvent perçus comme une solution potentielle à certains problèmes dans la physique des particules. Par exemple, leur existence pourrait offrir des perspectives nouvelles sur la matière noire ou sur des phénomènes quantiques inexpliqués.

Cependant, jusqu’à présent, aucune preuve tangible de leur existence n’a été trouvée. Le concept de tachyons ne repose en effet que sur des bases théoriques et des difficultés subsistent. Par exemple, selon la relativité restreinte, rien ne peut dépasser la vitesse de la lumière qui est fixée à environ 299 792 458 mètres par seconde. Et pour cause, à mesure qu’un objet matériel approche de cette vitesse, sa masse effective augmente, ce qui nécessite de plus en plus d’énergie pour continuer à accélérer. Ainsi, atteindre la vitesse de la lumière devient impossible pour tout objet avec une masse. En d’autres termes, pour qu’un objet atteigne la vitesse de la lumière, il faudrait une quantité infinie d’énergie, ce qui n’est pas possible.

Les tachyons posent également des questions sur l’énergie, qui pourrait prendre des valeurs négatives dans certains scénarios. Cela diffère fondamentalement de notre compréhension habituelle où l’énergie est généralement positive pour les particules que nous connaissons. L’idée d’énergie négative pourrait alors conduire à des paradoxes. Par exemple, dans le cadre des théories actuelles, une particule qui a une énergie négative pourrait entraîner des situations où des objets pourraient gagner de l’énergie de manière infinie ou même créer des scénarios où les lois de la thermodynamique qui régissent l’énergie dans l’Univers ne s’appliqueraient plus de manière cohérente.

Et si malgré tout ces particules pouvaient s’inscrire dans le cadre de cette relativité restreinte ?

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Une animation montrant comment une particule se déplaçant plus vite que la lumière ne sera visible qu’après son passage. Crédits : Gif: Tx Alien / Wikimedia Commons

Une nouvelle perspective

Après avoir examiné les propriétés des tachyons, des physiciens de l’Université de Varsovie ont proposé des solutions pour résoudre certains des problèmes théoriques majeurs associés à ces particules. Traditionnellement, les tachyons ont en effet été considérés comme instables dans leur état fondamental, ce qui signifie que leur existence pourrait conduire à des situations imprévisibles et incohérentes dans un système physique. De plus, selon la théorie de la relativité restreinte, l’observation des tachyons varierait en fonction du référentiel de l’observateur, ce qui complique donc davantage leur intégration dans un cadre théorique cohérent.

Les physiciens de l’Université de Varsovie suggèrent ainsi qu’en connaissant précisément les états initiaux et finaux d’un système impliquant des tachyons, on pourrait surmonter ces défis. En d’autres termes, si l’on pouvait déterminer comment un système commence et comment il finit, les comportements intermédiaires des tachyons pourraient alors être prédits et contrôlés plus efficacement. Cela ouvrirait la voie à une meilleure compréhension et à une intégration plus stable des tachyons dans la physique théorique.

Cette approche repose sur l’idée que la connaissance complète des conditions de départ et d’arrivée d’un système permet de résoudre les problèmes d’instabilité et de variabilité d’observation. Par exemple, si l’on sait exactement comment un groupe de tachyons commence son interaction et comment il doit se terminer, les calculs et les modèles théoriques peuvent ainsi être ajustés pour tenir compte des comportements imprévus entre ces points. Cela pourrait alors potentiellement stabiliser les tachyons et rendre leur étude plus cohérente et prévisible.

De plus, cette recherche évoque l’idée d’un nouveau type d’intrication quantique où le futur pourrait influencer le présent. Cela remet ainsi en question notre compréhension classique du temps. Cette notion pourrait avoir des implications profondes non seulement pour la physique théorique, mais aussi pour la façon dont nous concevons le cosmos et notre place en son sein.

En résumé, les recherches des physiciens de Varsovie suggèrent que les tachyons pourraient être intégrés de manière plus stable et cohérente dans la physique théorique… de quoi reconsidérer ce que nous savons de l’Univers.