Et si le tabagisme pouvait avoir un impact sur quatre générations ?

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Selon une étude britannique récente, le tabagisme d’un homme ayant commencé à un âge prépubère pourrait influer sur ses arrière-petites-filles. Néanmoins, les auteurs de l’étude eux-mêmes reconnaissent certaines lacunes de leurs travaux.

Des effets sur plusieurs générations

Fumer très tôt dans la vie pourrait impacter votre descendance sur plusieurs générations. Cette conclusion est celle d’une étude parue dans la revue Scientific Reports le 21 janvier 2022. L’épidémiologiste Jean Golding de l’Université de Bristol (Royaume-Uni) et son équipe estiment que le tabagisme précoce peut avoir des conséquences importantes sur les membres d’une même famille, bien que celles-ci ne soient pas tout de suite visibles. Les scientifiques évoquent le cas de plusieurs hommes ayant commencé à fumer à un âge prépubère. Or, leurs arrière-petites-filles étaient davantage susceptibles d’être concernées par un excès de graisse à l’âge adulte.

Il faut savoir que l’équipe de Jean Golding a commencé à travailler sur le sujet en 2014. À l’époque ont été utilisées les données d’une précédente étude dirigée par l’intéressé. Ces travaux s’intitulaient Children of the 90s’ study (Étude sur les enfants des années 90). Selon les résultats, les fils de pères ayant commencé le tabagisme avant l’âge de onze ans auraient davantage de risques d’avoir un Indice de masse corporelle (IMC) plus élevé à l’adolescence. Les conclusions évoquaient également une masse graisseuse et un tour de taille moyen plus importants.

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D’autres études sont nécessaires

La récente publication détaille un approfondissement des données de la précédente étude. Or, les scientifiques pensent désormais que le phénomène concerne plusieurs générations. Cette fois, il est question d’effets qu’un grand-père peut transmettre à sa petite-fille et même d’un arrière-grand-père à son arrière-petite-fille. Une spécificité toutefois : les effets peuvent être observés même si les générations intermédiaires ne fument pas régulièrement avant l’âge de treize ans. Autrement dit, les effets pourraient être transmis sur quatre générations.

Les scientifiques évoquent un rare exemple de marqueur transgénérationnel transmis aux enfants chez les humains, et ce, hors génétique. Il s’avère que les actuelles preuves d’effets en lien avec d’anciennes expositions sont issues de recherches sur les animaux. Ainsi, ces travaux pourraient aider la médecine à mieux comprendre les relations intergénérationnelles au niveau de la santé, notamment leur origine.

Toutefois, Jean Golding et son équipe ont souligné les limites de leurs propres recherches. Il faut dire que de nombreuses données manquent, concernant notamment l’enfance et surtout le mode de vie des arrière-grands-parents et grands-parents. Ainsi, d’autres études sont nécessaires afin de confirmer pleinement ce qui pourrait représenter une découverte importante.